Mauvaise nouvelle pour les Français et nouveau couac de communication pour le gouvernement : il semblerait bien que la baisse d'impôts prévue (mais non annoncée) pour 2017 qu'a révélée Les Echos lundi 2 mai 2016 ne soit pas à l'ordre du jour. Rien n'est encore perdu, mais Michel Sapin ne semble vraiment pas convaincu.
Une annonce prématurée de François Hollande
Lundi 2 mai 2016 le journal Les Echos dévoilait le nouveau projet du gouvernement : faire baisser les impôts des Français à l'occasion de la Présidentielle de 2017. La baisse n'a pas été officiellement annoncée mais l'information semblait venir directement du chef de l'Etat. Il faut dire que vu ses résultats dans les sondages, une baisse d'impôts n'aurait pas été de trop pour tenter de briguer un second mandat.
Ce fut beaucoup de bruit pour rien, comme le dirait Shakespeare. François Hollande a été contredit par sa propre équipe, et en particulier par Michel Sapin, ministre des Finances.
La baisse d'impôts n'aura pas lieu
Interrogé mardi 3 mai 2016 au sujet de cette information des Echos par Le Monde, Michel Sapin nie tout en bloc : "On ne réfléchit sur rien de cette nature actuellement" a déclaré le ministre des Finances avant de rappeler qu'en 2015 "à la même époque" le gouvernement avait dans les cartons une baisse d'impôts et que là "ce n'est pas le cas".
Certes, ce démenti ne dément, au final, rien : François Hollande n'avait pas annoncé de baisse. Mais les Français qui espéraient voir, du coup, leurs impôts baisser, seront déçus... et ce n'est pas bon pour la popularité du Président.
Le déficit est la priorité du gouvernement... l'effet Moscovici ?
Au journal Le Monde, Michel Sapin rappelle que la priorité du gouvernement est "de respecter nos engagements en matière de réduction des déficits". L'objectif est de faire baisser le déficit sous les 3 % à l'horizon de 2017 faute de quoi Bruxelles pourrait infliger une amende de 4 milliards d'euros à la France, l'un des trois seuls pays de la zone euro (avec l'Espagne et le Portugal) à ne pas respecter le Pacte de Stabilité.
Lundi 2 mai 2016, d'ailleurs, Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques, a pour la première fois estimé que la France était en mesure d'atteindre ces objectifs "si le budget 2017 est sérieux". Ce fut la première fois que Bruxelles déclarait que la France allait y arriver.
Se pourrait-il que le gouvernement ait revu sa copie à la suite de cette déclaration, remettant le déficit au centre de tout ?