La lecture de la politique économique du gouvernement va devenir de plus en plus difficile à suivre pour les observateurs étrangers, avec les risques que cela implique pour le financement de la dette publique. Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, a créé la surprise en sortant hier de son rendez-vous avec Jean-Marc Ayrault, en annonçant une baisse surprise de certaines cotisations sociales prélevées sur les fiches de paie des salariés.
En l'occurence, le Premier ministre lui aurait promis de baisser sensiblement le taux de la branche famille (excédentaire, quand elle n'est pas ponctionnée pour venir au secours d'autres branches déficitaires). Mais ce qui est donné d'une main sera repris au moins en partie de l'autre, par l'augmentation des cotisations de la branche retraite, elle, on le sait, structurellement déficitaire.
Ne boudons pas notre plaisir. La mesure est saine, puisqu'en effet, elle vise à affecter les recettes aux postes budgétaires qui en ont besoin. Cependant, l'exercice ne serait pleinement efficace que si les différentes branches de la Sécurité Sociale étaient effectivement étanches entre elles. Or, il n'en est rien, puisque dans les faits, les comptes de la Sécu affichent tous les ans des transferts entre branches. Il faudrait dès lors que ces pratiques soient interdites, permettant de viser enfin un retour à l'équilibre, secteur par secteur et non globalement.
Tout le coeur du débat initié hier porte en fait sur le financement de la politique familiale, que le MEDEF ne veut plus voir peser sur les entreprises et sur les salaires en général, pour améliorer leur compétitivité. Les quelques 34 milliards prélevés par an sur les salaires devraient donc être trouvés ailleurs, et c'est là que le bat blesse. Pas question d'aller les chercher sur la TVA qui sera déjà augmentée au 1er janvier prochain. Reste la CSG... qui pèse également sur les salaires, mais pas seulement. Elle est également prélevées sur les cessions mobilières et immobilières, les revenus du capital, etc.. Qui pour certains, n'en peuvent plus non plus d'être ponctionnées.
En définitive, le problème demeure cruellement le même : trop de prélèvements, partout, ne résoud pas le problème de la France, qui croûle sous les charges et les impôts.
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