Le gouvernement avait prévenu : pendant le quinquennat, l'accent serait d'abord mis sur la hausse des recettes, et donc des impôts, pour faire rentrer l'argent dans les caisses ; et ensuite, il serait mis sur la baisse des dépenses, afin de rationaliser le train de vie de l'Etat.
15 milliards d'euros par an, pendant 4 ans
Jean-Marc Ayrault vient d'annoncer que 50 milliards d'euros supplémentaires allaient être économisés sur les dépenses d'ici 2017. Ce qui signifie en fait que le rythme actuel, prévu dans le budget 2014 notamment, va être maintenu, à hauteur d'environ 15 milliards par an pendant quatre ans. Ce n'est pas rien !
Chaque ministre est déjà prié d'identifier, bien en amont, les nouvelles coupes budgétaires possibles dans son ministère, sous peine de voir Matignon s'inviter un beau matin dans la danse et couper dans le vif.
Pas d'économies sans objectifs chiffrés précis
Tout cela s'inscrit dans le cadre de la modernisation de l'action publique (MAP). Sur ordre de Matignon, une batterie d'auditeurs a, depuis l'an dernier, le nez plongé dans les comptes d'une quarantaine de politiques publiques, comme par exemple celle de la politique familiale, du logement ou de la formation, avec pour objectif d'évaluer leur rapport qualité/prix si l'on peut dire. La France souffre d'une multiplication de dispositifs, dont l'efficacité n'est pas toujours démontrée. Or elle n'a plus les moyens de financer à fonds perdus des politiques peu impactantes.
Mais cette MAP n'a pas eu d'effets majeurs depuis son lancement, faute, selon certains de ses critiques, d'objectifs d'économies chiffrés. C'est une des raisons pour lesquelles les députés aimeraient suivre de plus près cette politique de baisse des dépenses. Tout comme ils sont invités à participer à la « remise à plat de la fiscalité », ils veulent pouvoir proposer des pistes de réflexion en matière de coupes budgétaires. Pour mieux s'assurer que leur circonscription ne soit pas trop impactée ?!