Que voilà un bel effort de réalisme de la part de notre Premier ministre !
Et ces économies sont tellement indispensables que Jean-Marc Ayrault a annoncé, mardi 18 décembre dernier, le lancement d'une grande évaluation regroupant 40 politiques publiques. Dans le collimateur de ces évaluations, on retrouvera les aides aux entreprises, plus de 7000 actuellement en France, le soutien au logement et la politique familiale. Autant de sujets clé pour 2013.
"Dans un pays où la dépense publique représente 57 % du PIB, alors qu'elle était de 52 % en 2007 et qu'elle est, par exemple de 51 % en Suède, nous devons, Etat, collectivités locales et organismes de protection sociale, nous poser les mêmes questions : les politiques publiques sont-elles aussi efficaces qu'elles devraient l'être ?"
Dans la bouche d'un homme de gauche, ces mots ont de quoi étonner. Néanmoins, Jean-Marc Ayrault a bel et bien l'intention de réfléchir à la pertinence, et au rapport "qualité-prix" des politiques publiques du gouvernement. C'est d'ailleurs la raison du lancement de la MAP (Modernisation de l'action publique) qui remplace la fameuse RGPP (lire ici).
Et bien que le Premier ministre refuse de donner des objectifs d'économie précis à cette MAP, le but de ce chantier de grand ampleur est bel et bien d'économiser plus de 60 milliards d'euros, de faire baisser de 3 points de PIB les dépenses de l'Etat. Des dépenses qui représentent aujourd'hui 1 100 milliards d'euros…
Pour le Medef, c'est en revanche ne pas dire la vérité aux Français. Laurence Parisot a ainsi déclaré que "le travail de réduction des dépenses publiques ne peut passer que par des réformes structurelles." C'est pourquoi, en attendant le résultat de ces évaluations, la patronne des patrons propose l'organisation d'une grande conférence sur les dépenses publiques. On tourne en rond pour le moment...