En raison des mesures de confinement prises aux quatre coins du monde, les voyageurs ont été contraints d’annuler leurs déplacements en avion en 2020. Pourtant, selon plusieurs études, l’avion est le moyen de transport le plus sûr pour éviter la contamination à la Covid-19.
S’il est un secteur, dans les transports, qui bat de l’aile depuis l’apparition de la Covid-19 fin 2019/début 2020, c’est bien celui de l’aéronautique. Fermeture des frontières, mesures de confinement, annulation des voyages… Dès le mois de juin, l’Association internationale du transport aérien (IATA) tirait la sonnette d’alarme, en présentant ses prévisions financières : les compagnies aériennes perdraient plus de 80 milliards de dollars sur l’année (un chiffre depuis revu à la hausse : 118,5 milliards), avec une marge bénéficiaire négative (-20,1%).
« Financièrement, l’année 2020 aura été la pire de l’histoire de l’aviation, avait déclaré à l’époque Alexandre de Juniac, le directeur général et chef de la direction de l’IATA. En moyenne, chaque jour de cette année apporte des pertes de 230 millions de dollars pour l’industrie. Au total, des pertes de 84,3 milliards de dollars. Cela signifie que selon le nombre prévu de 2,2 milliards de passagers cette année, les compagnies aériennes vont perdre 37,54 dollars par passager ».
Malgré une année 2020 déjà rentrée dans les annales, les aéroports ont pu reprendre (légèrement) du service, à la faveur des fêtes de fin d’année et de l’assouplissement des mesures de confinement décidé dans certains pays. Ainsi, celui de Lille-Lesquin a-t-il connu au mois de décembre un regain d’activité, avec un nombre d’avions au départ multiplié par cinq (soit 70 % de l’activité par rapport à la même époque l’année précédente).
L’avion, moyen de transport le plus safe face à la pandémie
Si l’avion est le moyen de transport le plus touché par la crise liée à la pandémie, cette baisse de fréquentation record est inversement proportionnelle au risque de transmission du virus au sein d’un appareil, extrêmement faible en temps normal, davantage encore depuis la mise en place de gestes barrières. Dans un rapport remis en octobre dernier, des chercheurs de la prestigieuse université américaine d’Harvard ont ainsi démontré que les risques sanitaires lors d’un vol étaient quasi-inexistants. Ceci grâce à la ventilation de l’air, par exemple, qui réduit l’exposition au virus, bien plus prononcée dans d’autres lieux fermés, comme les restaurants, estiment les scientifiques.
« Cela permet de contrer efficacement la proximité à laquelle les voyageurs sont soumis pendant les vols. En raison du recyclage fréquent de l’air et du remplacement des filtres HEPA [filtres à haute efficacité, qui renouvellent l’air toutes les 2-3 minutes, ndlr] dans les avions, plus de 99 % des particules contenant le virus sont retirées de l’air des cabines », renseigne l’étude. Une hygiène optimale encore renforcée par le respect des gestes barrières élémentaires, comme le port du masque, ou le fait de se désinfecter régulièrement les mains.
« Travel pass »
En octobre dernier, d’autres études, dont l’une pilotée par l’IATA, abondaient dans ce sens : la probabilité d’attraper la Covid-19 dans un avion est quasi inexistante - très inférieure, en tout cas, à celle d’une contamination sur la terre ferme. « Depuis le début de l’année, on a répertorié 44 cas susceptibles d’avoir contracté la Covid-19 lors d’un vol, sur un total de 1,2 milliard de passagers, soit un cas potentiel pour 27 millions de voyageurs », renseignait à l’époque David Powell, le conseiller médical de l’association.
Forte de ce constat, les compagnies aériennes ne cachent dès lors pas leur optimisme. D’autant qu’en multipliant les gestes sanitaires comme elles le font, elles mettent tout en œuvre pour que l’avion demeure le moyen de transport le plus sûr pour éviter la contamination à la Covid-19. Et elles ne lésinent pas sur les nouveaux protocoles : des rayons UV pour neutraliser le virus aux revêtements spéciaux, en passant par l’aspersion de nuages de désinfectants ou les traitements thermiques.
L’IATA planche d’ailleurs en ce moment sur un projet de « travel pass », une sorte de carnet de vaccination électronique contenant les informations sanitaires des passagers. Quant au World Economic Forum, il souhaite mettre en place une plateforme (« Common Trust Network ») pour indiquer aux passagers non seulement leurs données personnelles, mais également les exigences sanitaires de chaque destination. Après une année 2020 en berne, 2021 sera-t-elle l’année du redécollage pour le transport aérien ?