Le dossier des autoroutes poursuit le gouvernement depuis la fin de l'année 2014 mais pourrait se clore en ce mois de janvier 2015. Sauf qu'au lieu d'être les gestionnaires qui vont payer, alors même qu'ils ont ce que la Cour des Comptes a appelé une « rente autoroutière », ce sont les automobilistes qui vont mettre la main au portefeuille. Et alors ? François Hollande a promis qu'il n'y aurait pas « d'augmentation d'impôts » jusqu'à la fin de son mandat... il n'a jamais parlé des tarifs d'autoroutes.
Explications
0,57% de hausse des péages ? Non, 1,07%
Les groupes BTP gérant les autoroutes et le gouvernement seraient parvenus à un accord en 15 points qui pourrait être signé le 15 janvier 2015. Naturellement, il n'est plus question de faire sauter les concessions qui ont été automatiquement renouvelées le 31 décembre 2014. Va-t-on ponctionner leurs revenus alors ? Que nenni !
En février 2015 les péages devraient augmenter de 1,07% soit 0,57% pour le tarif lui-même et 0,5% pour compenser l'augmentation de la redevance domaniale. Une hausse importante, au-dessus de l'inflation, que le gouvernement aimerait éviter. Il pourrait alors, comme l'a demandé Ségolène Royal, geler les tarifs par décret. Mais il ne semble pas enclin à le faire.
Alors comment faire pour éviter cette hausse ? le gouvernement ne peut pas. Mais en signant cet accord il pourrait réussir à la reporter en partie et l'étaler entre 2015 et 2018. Mieux, mais au final ce sont les conducteurs qui payent.
Travaux, partage des profits...
Le gouvernement tente tant bien que mal de résoudre ce problème de la rente autoroutière et pense à demander aux gestionnaires d'autoroutes un partage des profits. Partage qui serait calculé en fonction du trafic et non des résultats nets. Un peu d'argent dans les caisses de l'Etat ? Non.
Le partage des profits pourrait se faire en « durée de concession » : si la borne haute de trafic est dépassée alors la concession serait réduite ; vice-versa si la borne basse n'est pas atteinte la concession serait rallongée. Tout cela paraît compliqué.
Les sociétés gestionnaires des autoroutes devraient également investir 3 milliards d'euros, en partie financés par la Caisse des Dépôts et Consignations, pour relancer les travaux sur les axes autoroutiers et en construire de nouveaux. Un projet ayant eu l'aval de Bruxelles fin octobre 2014 mais qui n'a toujours pas été lancé par les acteurs concernés.
En conclusion :
Au final, donc, le gouvernement ne réussira pas à capter un seul euro de ces concessions dont la rente atteint 20% selon la Cour des Comptes. Il ne réussira pas non plus à réduire la hausse des tarifs, juste à l'étaler.