Le Jackpot de la répression : où va l’argent des infractions routières ?

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Pierre Chasseray Publié le 25 octobre 2013 à 2h08

On s'est déjà tous posé des questions sur l'argent des infractions routières. Où va-t-il ? Comment est-il géré ? On sait maintenant comment l'argent récolté par les Pouvoirs Publics est redistribué. Et quel montant est alloué véritablement à la sécurité routière.

Les recettes pour 2013

Pour cette année, les amendes (excès de vitesse, stationnement gênant...) devraient rapporter à l'Etat 1,666 milliard d'euros, ce qui représente environ 26 millions de contraventions. Alors qu'en 2011, des mêmes recettes atteignaient 1,300 milliard d'euros et 1,6 milliard d'euros en 2012.

Comment sont-elles redistribuées ?

Après avoir engrangé les recettes des contraventions, l'Etat reverse l'argent à 3 organismes : le Compte d'affectation spéciale (CAS), l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) et au Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). Ces 3 structures, reversent ainsi les sommes qui leur sont attribuées à d'autres organismes, agences ou programmes de leur périmètre d'action.

Quelques exemples de redistribution

L'AFITF, avec 214 millions d'euros attribués, ne reverse que 4,5% de ce montant aux infrastructures du réseau routier, alors que le système ferroviaire obtient 51,9%.
Le CAS reçoit 1,417 milliard d'euros de l'Etat pour financer 5 programmes. L'un d'eux, le « désendettement » de l'Etat, se voit attribuer quelques 463 millions d'euros.
35 millions d'euros sont reversés à l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSé), service du FIPD.
Au final, seuls 28,5% de la somme totale est véritablement employée à l'amélioration de la sécurité sur nos routes, en majorité par le biais des aménagements réalisés par les collectivités territoriales.

« Pour nous, automobilistes, il paraît essentiel que les recettes liées aux infractions routières servent à la sécurité routière, pour renforcer les infrastructures et alimenter de réelles actions de sécurité routière. Or, ce n'est pas le cas ! » indique Daniel Quéro, Président de « 40 millions d'automobilistes ».

Alcool au volant, somnolence, infrastructures... Il y a tellement de chose à faire et on fait tellement peu ! Pourtant, la répression tourne à plus de 190 000 € à l'heure. Arrêtons de faire croire aux Français que l'argent est utilisé pour renforcer leur sécurité sur la route.

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Pierre Chasseray est délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. www.40millionsdautomobilistes.com

Aucun commentaire à «Le Jackpot de la répression : où va l’argent des infractions routières ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis