L’autoentreprise : une dynamique positive en période de crise

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Par Guillaume Cairou Modifié le 20 septembre 2012 à 21h12

La remise en cause de l'autoentreprise n'est pas justifiée. Supprimer ce statut c'est priver 1 million de personne d'un complément de revenu déclaré, c'est priver 3 millions de chômeurs d'un outil de lutte contre la précarité.

Quelques chiffres sont à cet égard révélateurs. Sur 23,5 millions d'entreprises américaines, 76 % étaient il y a encore peu des autoentreprises alors même qu'en France, sur les 2,9 millions d'entreprises, à peine 50% d'entre elles étaient des entreprises individuelles, dont une infime partie seulement pouvaient alors être considérées comme des autoentreprises.

Les autoentrepreneurs apportent une indéniable contribution économique, fiscale, sociale et surtout, sociétale. Cela s'illustre d'ailleurs parfaitement par le fait que les seniors et les jeunes diplômés utilisent massivement ce statut, or ce sont avant tout les premières victimes de la rigidité de notre marché du travail.

Comprenons enfin que la création d'une activité d'autoentreprise c'est le premier pas vers la création d'une entreprise. Au-delà de tous les clivages politiques, reconnaissons que devenir autoentrepreneur c'est faire un premier pas vers la création de valeur. N'oublions pas que l'autoentreprenariat n'est qu'un sas, un régime juridique, social et fiscal de transition.

C'est un test de la viabilité de son projet grandeur nature. L'autoentreprise n'est pas autre chose que ce stade 1 de l'entreprise. C'est l'initialisation d'une dynamique positive, si précieuse en période de crise et alors même que la durée moyenne de recherche d'emploi s'allonge de jour en jour.

S'il y a des dérives, je les condamne sans détours, mais cela ne justifiera jamais la remise en cause d'un statut aussi prometteur pour l'emploi. Quoi de plus efficace que l'autoentreprise pour que les plus brillants d'entre nous testent leurs capacités à entreprendre. Encore faut-il que l'Etat remplisse son rôle : celui de la sécurisation de ces parcours.

L'INSEE nous apprend d'ailleurs que "trois autoentrepreneurs sur quatre n'auraient pas créé d'entreprise en dehors de ce régime". Pourquoi dès lors le démanteler ? A quoi veut-on vraiment renoncer? A leurs 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires ? A leurs 600.000 euros de contribution fiscale ? Nous aimons, en France, entretenir les faux débats, attaquons-nous, enfin, aux vrais chantiers.

L'autoentrepreneur initie le cycle de l'entreprise dans notre économie. Ce sont les jeunes pousses d'aujourd'hui qui feront les grandes moissons de demain.

Lire également sur le sujet le témoignage d'Alexandre Bortolotti, autoentrepreneur qui après deux ans sous ce statut, a fondé une véritable entreprise derrière.

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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