Il faut sauver le soldat auto-entrepreneur !

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Par Sophie de Menthon Modifié le 29 septembre 2012 à 20h46

Quand on lit l’étude de l’INSEE faisant le point sur le résultat du statut "auto-entrepreneur" et les rémunérations que cela génère, on peut légitimement s’inquiéter voire estimer que c’est un cache misère. Pour information, les auto-entrepreneurs génèrent par an 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires et rapportent 600 millions d'euros de recettes fiscales à un Etat qui veut aujourd'hui leur passer la corde au cou.

Un statut qui a été terriblement critiqué en particulier par les artisans qui ont vu là une concurrence déloyale puisque l’auto-entrepreneur bénéficiait d’une légèreté à la fois fiscale et administrative qui semblait scandaleuse face à des artisans qui eux-mêmes, ont du mal à générer beaucoup de profits.

Mais ce statut eut un effet qui va bien au-delà des chiffres. Ce fut tout à coup la bouffée d’oxygène dont avaient besoin les Français, en particulier la jeunesse. Quel jeune aurait cru un jour possible de pouvoir lancer sa propre activité, rapidement et simplement ?

Tout à coup, on retrouvait la saveur de cette belle expression "se mettre à son compte". Un beau matin, il est devenu possible de créer son propre emploi, de gagner sa vie en déclarant son activité, en un mot de devenir entrepreneur de soi-même… et pourquoi pas chef d’entreprise sur le moyen ou le long terme.

Une bouffée d’oxygène aussi car, par la création de ce statut le gouvernement français a montré qu’il comptait sur l’individu et non plus uniquement sur les structures et sur l’Etat. On commençait à croire à nouveau au potentiel fabuleux que recèle la France en son sein. Un statut calqué sur celui des Etats-Unis, qui a fait ses preuves. Sur les 23,5 millions d'entreprises américaines, 76 % étaient, il y a peu, des auto-entreprises.

Et puis, en ces temps de crise, ira-t-on priver 3 millions de chômeurs d'une porte de sortie de la précarité ? Sans parler des 1 million de personnes, qui grâce à ce fameux statut, ont un salaire complémentaire déclaré ?

Rappelons d’ailleurs que pour arriver à vaincre les réticences au changement, le ministre de l’époque Hervé Novelli, Secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des Services, des Professions Libérales et de la Consommation, a notamment œuvré pour faire voter ce texte sans que tous les boucliers habituels réactionnaires de Gauche ou de Droite ne se lèvent. Il n’en fut d’ailleurs pas remercié par le gouvernement en place de l’époque. Celui-ci va-t-il l’achever ?

Lire également sur le même sujet la réaction de Guillaume Cairou.

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Sophie de Menthon est la présidente du mouvement patronal Ethic. Elle est également membre du conseil économique et social (CESE), et auteur de nombreux ouvrages pédagogiques ou de vulgarisation pour la jeunesse.    http://www.sophiedementhon.fr/

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