Automobile : la fabrication de voitures à PSA Aulnay, c’est bientôt fini

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 4 septembre 2013 à 12h49

« Aulnay, c’est fini. Et dire que c’était l’usine de ma première voiture » pourront chanter, non sans nostalgie, les fans d’Hervé Vilard. Car oui, la direction de PSA-Peugeot-Citroën a annoncé vendredi 30 août 2013 que l’usine d’Aulnay-sous-Bois ne va plus produire de véhicules à partir d’octobre 2013.

La décision d’avancer cette fermeture initialement prévue pour la fin de l’année a été justifiée par « un manque d’effectifs » qui fait suite au départ de nombreux travailleurs.

L’usine d’Aulnay frappée par un conflit qui dure

L’usine d’Aulnay-sous-Bois a été construite il y a une quarantaine d’années et de ses chaînes d’assemblage sont sortis plusieurs modèles qui ont fait l’histoire de Peugeot-Citroën. Parmi ceux-ci, la mythique Citroën DS ou encore la Citroën CX. Mais depuis quelques années ce ne sont que de petits modèles urbains qui sortaient de l’usine.

Or, deux faits ont sonné le glas de l’usine : d’une part le mouvement social issu du plan de restructuration du constructeur automobile français, qui vise la suppression de 11 000 emplois, a immobilisé la production durant plusieurs mois et, d’autre part, la production de petits véhicules urbains a été délocalisée en Europe de l’Est depuis quelques années car la main-d’œuvre y est moins chère.

L’arrêt anticipé de la production ne change rien

La décision de la fermeture ne va rien changer au plan de restructuration de PSA-Peugeot-Citroën. La fermeture du site avait déjà été annoncée en juillet 2012. De nombreux salariés ont déjà retrouvé du travail ou ont été reclassés par l’entreprise et l’usine ne fermera réellement ses portes qu’en 2014 puisqu’elle va encore produire des pièces détachées.

Pour le maire d’Aulnay-sous-Bois, Gérard Segura (PS), la décision de fermer l’usine en avance et de ne maintenir qu’une production de pièces détachées est équivalente à une cessation d’activité mais pour les syndicats il n’y a pas de réel changement. Pour Tanja Susset, du syndicat SIA, le coup à encaisser est essentiellement psychologique puisque la fermeture de l’usine devient une réalité concrète et non seulement des mots.

1 400 personnes ont déjà retrouvé du travail soit au sein de PSA soit ailleurs et 850 vont être reclassées par l’entreprise. Le sort reste toutefois incertain pour 550 salariés.

Une production quasi nulle en 2013

La direction avait demandé que soient assemblés 20 véhicules par jour mais, faute de personnel et à cause d’un taux d’absentéisme trop élevé, seuls 5 véhicule du modèle qu’elle produit, la Citroën C3, sortent des chaînes d’assemblage.

L’usine était pourtant très performante au début des années 2000 lorsque 400 000 véhicules par an y étaient produits. Mais après la suppression d’une des deux chaînes d’assemblage en 2008 et une réduction de personnel de 5 000 à 3 000 salariés, la production n’a cessé de baisser jusqu’à ce niveau quasi nul.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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