L’inflation en France a atteint un niveau record : 4,5% en mars 2022 selon l’Insee dont les données définitives sont attendues le 15 avril 2022. Une inflation qui conduira à une augmentation du SMIC le 1er mai 2022, mais potentiellement à une augmentation du taux d’intérêt du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire. Mais c’est peu probable…
La Banque de France va-t-elle proposer une revalorisation du Livret A ?
Avec un niveau d’inflation aussi élevé, le taux du Livret A et du LDDS, passé à 1% le 1er février 2022, fait perdre de l’argent aux Français. La Banque de France pourrait donc proposer au gouvernement, dès lors que les données définitives de l’inflation en mars 2022 seront connues, de relever le taux. Le calcul mathématique appelle en effet à un taux à 1,3%, soit une hausse de 0,3%. Mais ni le timing, ni la situation économique, ne s’y prêtent.
Concernant le timing, c’est simple : le 15 avril 2022, c’est l’entre-deux tours, le deuxième tour de la Présidentielle 2022 se tenant le 24 avril 2022. Une telle proposition de la part de la Banque de France obligerait les candidats à se positionner sur cette hausse. Compliqué, à moins de ne vouloir influencer le scrutin.
Et il y a également la question de la relance de l’économie et de la consommation : plus le taux du Livret A et du LDDS est élevé, moins les ménages dépensent, pensant gagner de l’argent avec les intérêts (alors qu’en réalité, tant que le taux d’intérêt est inférieur à l’inflation, les épargnants perdent de l’argent).
Une revalorisations du Livret A et du LDDS en août 2022 ?
Quoi que fasse la Banque de France, le gouvernement aura le dernier mot : contrairement à la revalorisation automatique du SMIC qui surviendra le 1er mai 2022, la hausse du taux du Livret A se fait à la discrétion de l’exécutif. Ce dernier peut aller à l’encontre des propositions de la Banque de France qui n’ont qu’une valeur consultative.
Sans compter que la revalorisation peut survenir à un autre moment, quelques mois plus tard seulement : le 1er août 2022. Ou encore entre les deux, et après la Présidentielle, compte tenu du niveau d’inflation élevé qui est attendu tout le long de l’année 2022.
La situation est inédite et complexe, et la Banque de France a les cartes en main...