Après avoir connu une année 2020 compliquée du fait de la pandémie de Covid-19, et notamment de la fermeture des usines et des concessionnaires, l’année 2021 est marquée par une pénurie de composants : mais le secteur automobile devrait reprendre des couleurs à mesure que la situation se stabilise. Les potentiels acheteurs, en revanche, pourraient avoir quelques mauvaises surprises au moment de payer leur achat.
Un concours de circonstances défavorable aux acheteurs
Invité sur Europe 1, le PDG de Renault Jean-Dominique Senard reste confiant pour l’avenir du constructeur français : « Renault va mieux et est en train de rebondir », a-t-il déclaré. Mais se redresser de l’annus horribilis qu’a été 2020 et que seront les années prochaines prend du temps.
Surtout qu’un concours de circonstances ne fait pas les affaires des constructeurs : les pénuries de semi-conducteurs et la hausse des matières premières. Si le PDG de Renault juge que les constructeurs seront en mesure de « rattraper une partie du retard du premier semestre au second », la tendance sera à l’augmentation des prix. « Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. L'aspect inflationniste est réel et on le vit partout. Les fournisseurs le ressentent déjà et en bout de chaîne, on va le ressentir. »
L’inflation sur tous les maillons de la chaîne… jusqu’au consommateur
L’inflation est l’inquiétude majeure des économistes en cette période de sortie de crise : si maîtrisée elle est bénéfique pour l’économie, la BCE fixant toujours son objectif de hausse des prix à un niveau proche mais inférieur à 2% par an, trop importante elle peut être néfaste. Or, du côté de la production industrielle (comme le secteur automobile), elle risque d’être élevée.
Les matières premières sont en forte hausse sur les marchés, poussées par une demande elle-même en hausse… tandis que les pénuries de composants, comme les semi-conducteurs, tendent le marché. Jean-Dominique Senard tient donc à prévenir les futurs clients de Renault : « Il est évident que nos entreprises vont devoir faire ce qu'il faut pour survivre, et donc forcément passer une partie de ses hausses de prix vers le public ».
Les Français pourraient donc devoir payer leur voiture neuve plus cher qu’en 2019, mais ça ne devrait pas freiner les achats : les milliards d’euros économisés durant la crise de la Covid-19, entre 100 et 200 milliards selon les estimations, serviront à financer cette hausse à venir.