Toujours en lutte contre la Loi Santé de Marisol Touraine et en particulier contre la généralisation du Tiers-Payant prévue pour 2017 si la loi passe, certains médecins généralistes ont entamé ce vendredi 27 mars 2015 un mouvement un peu particulier : ils ne font pas grève mais ils vont faire payer plus cher la consultation. Et comme l'appel provient du syndicat MG France, le principal syndicat des généralistes, le surcoût va toucher une bonne partie des Français malades.
2 euros de plus pour chaque consultation
Les médecins généralistes avaient demandé à l'Assurance Maladie d'augmenter leurs honoraires de 2 euros par consultation ce qui porte la consultation à 25 euros soit... le même prix que pour un généraliste. Une demande qui n'a pas encore été acceptée ni refusée par la Sécu.
Peu importe : MG France a décidé d'adopter lui-même la réforme et appelle les médecins généralistes à faire payer 25 euros la consultation. A partir d'aujourd'hui et pour une durée indéterminée.
Problème : comme la Sécu n'a pas donné son feu vert cette augmentation de 2 euros est considérée "dépassement d'honoraires" et est donc à la charge intégrale... du patient ! Sauf pour les chanceux qui ont une mutuelle qui prend en charge les dépassements de secteur 1.
Risque de non-remboursement... et risques juridiques
Le non-remboursement de ces dépassements d'honoraires de la part de l'Assurance Maladie est réel et fort probable. Ce seront donc les patients qui devront débourser 2 euros de plus de leur poche... une mauvaise nouvelle alors que les finances des Français ne sont pas au beau fixe.
Mais le syndicat MG France, qui appelle pour la première fois à une telle action malgré quelques antécédents de la part de certains médecins, risque aussi gros : une telle augmentation pourrait être sanctionnée par la DGCCRF. D'autant plus que la question des honoraires et de leur augmentation n'est pas au programme de la Loi Santé contre laquelle cette mesure est censée faire pression.
La question des honoraires et de leur augmentation est d'ailleurs déjà à l'ordre du jour de la prochaine négociation avec les médecins selon le patron de l'Assurance Maladie, Nicolas Revel. Mais les médecins veulent maintenir la pression dans l'attente de la journée de "Santé Morte" prévue pour le mardi 31 mars 2015, journée où le texte de la Loi Santé va atterrir sur les bancs des députés à l'Assemblée Nationale. Ce jour-là il devrait y avoir une grève massive de la profession.