Au fur et à mesure que la situation sur le marché de l’emploi s’améliore, le déficit qui s’est créé avec la cirse sanitaire dans les comptes de l’Unédic, l’opérateur qui gère l’assurance-chômage, devrait se résorber en 2022, prévoit cet organisme.
Le regain de l’activité permettra un rééquilibrage des comptes de l’Unédic
La crise sanitaire a été un sacré coup de massue pour les comptes de l’Unédic, l’opérateur en charge de la gestion de l’assurance-chômage. En 2020 son solde financier était de -17,4 milliards d’euros, une plongée dans le rouge dont il espère se relever quelque peu en 2021, pour finir l’année avec un solde de -10 milliards d’euros. Mais la sortie complète du déficit est prévue pour 2022, année où les comptes de l’Unédic devraient être excédentaires de 1,5 milliard d’euros. Puis, en 2023, l’excédent serait de 2,3 milliards d’euros, selon l’estimation de l’organisme lui-même.
Ce redressement des comptes de l’Unédic serait attribuable à trois facteurs. Tout d’abord, le fort rebond de l’emploi au premier semestre 2021. Il ne faut pas oublier que pour chaque heure travaillée, un salarié verse des cotisations, y compris à l’Unédic. Davantage d’emplois et davantage d’heures travaillées, c’est, logiquement, davantage de rentrées d’argent pour l’Unédic. L’Unédic se base en effet sur un scénario de 498.000 créations nettes d’emploi fin 2021, puis 23.000 en 2022 et 96.000 en 2023. Selon l’Unédic, ce facteur « de conjoncture » explique pour 25% le redressement de ses comptes.
La fin du chômage partiel, le facteur le plus important contribuant au redressement des comptes de l’Unédic
Autre facteur : la sortie massive du dispositif d’activité partielle et, on peut déjà le dire, sa fin progressive. Selon les estimations de l’Unédic, les dépenses engagées à ce titre ont été tellement massives que la fin du chômage partiel explique à 60% le redressement de ses comptes. Il y a enfin la réforme de l’assurance-chômage, qui durcit les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, de quoi engendrer des économies pour les finances de l’Unédic. Ce dernier facteur expliquerait à 15% l’assainissement de ses comptes.
Toujours est-il que ces prévisions contiennent une part d'incertitude. Comme le soulignent l’Insee et l’OFCE, de nombreux facteurs pourraient amoindrir la conjoncture en 2022 et 2023 : la hausse de l’inflation qui pourrait grever la consommation des ménages, la hausse des prix des matières premières qui fait courir un risque sur les capacités de production des entreprises et, enfin, l’environnement international qui apparaît plus incertain qu'à l'été 2021 avec le ralentissement de la croissance en Chine et aux Etats-Unis.