Le gouvernement s’attaque à l’assurance-chômage des cadres. Au menu : dégressivité et abaissement des plafonds d’indemnisation.
Réduire les indemnités de ceux qui retrouveront facilement du travail
Ni le patronat, ni les syndicats n’ont jugé bon de se pencher sur cette question, le gouvernement en a décidé autrement. Pour dégager des économies, les cadres pourraient être bientôt victimes d’une forte baisse de leurs allocations chômage. C’est en tout cas ce que révèlent Les Échos qui évoquent deux pistes de réflexion : la dégressivité du montant des allocations et l’abaissement du plafond d’indemnisation.
Le premier levier entend tout simplement instaurer un principe de dégressivité là où il n’y en a pas actuellement, pour tous les chômeurs dont la capacité de retrouver un emploi est jugée élevée, à savoir les cadres. Ces derniers ne sont touchés qu’à hauteur de 4 % par le chômage, contre 9 % pour le reste de la population. Pour le Premier ministre, qui soutient cette mesure, cette règle de dégressivité permettrait donc de tenir compte de cette donnée en misant sur le fait que peu de cadres restent longtemps en situation d’inactivité.
Plafonnement des allocations : la France compte parmi les généreux de l’Europe
Reste que les cadres aux très hauts salaires sont aujourd’hui très fortement indemnisés lorsqu’ils sont au chômage. Le gouvernement ne manquera pas de le rappeler, la France est un des pays les plus généreux d’Europe sur ce terrain et, actuellement, un cadre peut être indemnisé à hauteur de 4 fois le plafond de la Sécurité sociale lorsqu’il est sans-emploi. Conclusion, il peut percevoir jusqu’à 7.700 € par mois. Selon l’Unedic, réduire les plafonds d’indemnisation à 3 fois celui de la Sécurité sociale permettrait de dégager 137 millions d’euros d’économies par an, voire plus : 285 millions si les allocations étaient plafonnées à 2,5 fois le plafond de la Sécurité sociale.
À ce projet, la CFE-CGC, le syndicat des cadres, compte bien s’opposer fermement et il n’est pas le seul. Interrogé sur France 2, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT s’est notamment dit opposé à tout système de dégressivité. « À chaque fois qu’on baisse l’indemnisation des demandeurs d’emploi, on baisse leur capacité à retrouver du travail. [...] Il y a un sujet sur les cadres, mais l’indemnisation dégressive, je crois que c’est mettre le doigt dans un système qui n’a jamais prouvé son efficacité ».