L’incroyable faux pas de l’ancien ministre des Finances, « collabo » de l’éolien industriel

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Par Louis Marin Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

Dans l’édition de l’hebdomadaire Haut-Anjou 27 décembre dernier, M. Jean Arthuis, ancien ministre des Finances, sénateur de Mayenne et président du Conseil général du département a appelé les élus à un « devoir de résistance » (sic) face aux recours administratifs qui entravent la promotion de l’énergie éolienne.

Disons-le tout net : ces propos sont parfaitement scandaleux. Pire : inquiétants car illustratifs de la dictature que les promoteurs éoliens et leurs complices (les trois « E » : Etat, élus et écologistes) veulent faire régner en France pour imposer envers et contre tout leurs aérogénérateurs industriels.

Résistance contre qui d’abord ? Contre des Français qui ont déjà perdu emploi et retraite et risquent de perdre le seul bien qu’il leur reste : leur cadre de vie pour lequel ils ont épargné, emprunté et investi ? Au nom de quoi M. Arthuis dénierait aux Français le droit constitutionnel d’ester en justice ? En vertu de quel pouvoir et de quel mandat peut-il sous-entendre que les Français qui s’opposent à lui sont des collaborateurs et lui et ses comparses, des résistants ?

Résistance pour quoi ? Pour une énergie dont le caractère de subvention déguisée et non déclarée n’a pas échappé à la Cour de Justice des Communautés Européennes ? M. Arthuis est ancien ministre (libéral) des Finances : pourquoi défend-il une subvention inutile et ruineuse pour les finances publiques ? M. Arthuis est un Européen convaincu : pourquoi va-t-il alors à contre-courant des évolutions de l’Espagne, de l’Italie, de l’Allemagne et du Royaume-Uni qui ont décidé de rompre avec la politique massive de subventions à l’éolien ? M. Arthuis est un centriste : pourquoi refuse-t-il de voir les dégâts collatéraux moraux que sa politique éolienne provoque chez les gens brutalement confrontés à un projet d’éoliennes à moins d’un kilomètre de leurs habitations ?

Résistance comment ? Par la pression ? Par la rétention d’information et les innombrables obstructions administratives ? Par la violation systématique des libertés publiques garanties par la Charte de l’Environnement de valeur constitutionnelle, le Code civil, la loi de 1978 sur le droit à l’information ?

En vérité, à y regarder de près, c’est moins au terme de résistance que de collaboration auquel il faut penser en lisant M. Arthuis dans le texte :

- collaboration entre Etat, élus et promoteurs éoliens ; cette collaboration a pourtant démontré qu’elle pouvait mener à la corruption, c’est-à-dire à des prises illégales d’intérêt. La jurisprudence s’est récemment tellement enrichie à ce sujet que les collaborateurs de l’éolien exigent in petto une amnistie et tentent par tous les moyens de limiter le droit constitutionnel d’ester en justice ; en Mayenne, où l’ancienne préfète parlait des prises illégales d’intérêt comme « d’une pratique inévitable dans certaines communes rurales compte tenu de leur taille et du niveau de leur population » (sic), au moins deux plaintes très documentées ont été déposées sur le bureau du procureur de Laval ; le SRPJ d’Angers a été chargé d’une enquête préliminaire ;

- collaboration entre Etat, élus et écologistes pour éviter l’indépendance des études réelles d’impact sur la faune ;

- collaboration de l’Etat, des élus et des promoteurs pour éviter des études réelles d’impact sur la santé, les paysages et les monuments historiques ;

Les propos de M. Arthuis trahissent également une certaine panique qui s’est récemment emparée des promoteurs de l’éolien en France :

- la jurisprudence avance à grands pas enfin : qu’il s’agisse des prises illégales d’intérêt ou des dégradations des paysages ou de la dévalorisation des biens immobiliers, les décisions récentes des tribunaux (Haute-Loire, Montpellier, Argentan), Rennes et Angers) freinent les ardeurs des collaborateurs de l’éolien ;

-l’incertitude sur l’avenir du tarif préférentiel fait hésiter banques et investisseurs et met à mal les plans de trésorerie des promoteurs éoliens ;

-les victoires des associations anti-éoliennes sur des sites symboliques (Mont Saint-Michel hier, Col du Bonhomme aujourd’hui, Vezelay demain) démontrent la vivacité de la résistance populaire aidée par l’UNESCO et la Commission Européenne ;

- le nombre de recours illustre enfin que la population française n’accepte pas l’éolien industriel en pleine campagne et le long du littoral.

Les propos de l’ancien Ministre sont proprement hallucinants dans un état de droit et nient les droits des citoyens à contester les décisions illégitimes des élus.

C’est pourquoi le collectif d’association anti-éolien « en colère contre l’éolien industriel » participera le 26 janvier 2013 à la manifestation « Jour de colère » pour dire à tous ces élus dictateurs que maintenant « Ya basta ».

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Louis Marin est sur le site Economiematin le pseudonyme de Fabien Bouglé lanceur d’alerte écologiste français et auteur du livre Éoliennes : la Face noire de la transition écologiques, publié en 2019 aux éditions du Rocher.  Depuis 10 ans, il dénonce le désastre écologique et financier des éoliennes. Entre 2011 et 2016, il est en lien avec le SCPC (service central de prévention de la corruption) du ministère de la Justice français qui dévoile le scandale de la corruption dans l’industrie éolienne. Il contribue à rendre public en 2018, le prix exorbitant de rachat de l'électricité des éoliennes en mer. A la suite de ces révélations, ce tarif a été renégocié à la baisse par le gouvernement français. Il a été auditionné en juillet 2019 à l'Assemblée nationale par la commission d'enquête parlementaire sur les énergies renouvelables.

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