L’accord de 2015 sur le nucléaire iranien a fait long feu : aussitôt revenus en Iran, sanctions américaines obligent, les entreprises occidentales sont à nouveau obligées de se retirer. Conséquence : le trafic aérien à destination de Téhéran a chuté, obligeant Air France-KLM et British Airways à arrêter prochainement la desserte du pays.
Le Paris-Téhéran n’est plus économiquement viable
À compter du 18 septembre 2018, Air France ne volera plus vers Téhéran. La liaison, déjà confiée à sa filiale à bas coûts Joon et dont la fréquence à été réduite à seulement un vol par semaine depuis le 4 août 2018, ne fait plus recette. « Le nombre de voyageurs d’affaires à destination de l’Iran ayant chuté, la liaison n’est plus rentable », a expliqué un porte-parole d’Air France-KLM à Reuters. KLM arrêtera pour sa part la desserte de Téhéran le 24 septembre 2018.
Une autre compagnie aérienne européenne, British Airways, va également cesser la desserte de l’Iran. Son dernier vol à destination de Téhéran décollera de Londres le 22 septembre 2018, pour un retour sur le sol britannique le lendemain. Lufthansa, ainsi que sa filiale Austrian, resteront les seules compagnies aériennes européennes à continuer la desserte de l’Iran.
Pour les sociétés européennes, le choix est entre l’Iran et les États-Unis
Même si elles ne sont pas directement visées par les sanctions américaines, les entreprises européennes ont soit cessé leurs activités en Iran, soit envisagent de le faire. Parmi les sociétés françaises qui ont fait leur retour en Iran en 2015, Air Liquide et Total ont d’ores et déjà cessé leurs activités, tandis que PSA envisage de le faire prochainement.
Pourquoi ce retrait ? Tout d’abord parce que les États-Unis ont fait savoir que toute société étrangère continuant à être active en Iran se verrait interdire l’accès au marché américain. Les entreprises européennes doivent donc décider lequel des deux marchés est plus important pour elles. Et entre l’Iran est les États-Unis, elles choisissent bien sûr le second. Autre raison : le risque de se voir couper l’accès au système de virements internationaux SWIFT. Même si ce dernier affirme sa neutralité politique, par le passé il avait suivi les sanctions américaines au pied de la lettre en bloquant les virements vers Cuba et l’Iran.