Arnaud Montebourg met de nouveau les pieds dans le plat, au risque de faire tourner à l'orage les relations entre le patronat et le chef de l'Etat, qui s'annoncaient pourtant au beau fixe, depuis l'annonce par François Hollande de la mise en place d'un "pacte de responsabilité" avec les entreprises.
Lors de ses voeux à la presse, le ministre du Redressement productif s'est permis un petit tacle à l'encontre du président du Medef, Pierre Gattaz, qui avait assuré que si le gouvernement baissait effectivement les charges des entreprises de 100 milliards d'euros, dans le cadre du "pacte de responsabilité", il s'engagerait à créer un million d'emplois sur une durée de cinq ans.
"1,8 million d'emplois au cours des cinq prochaines années"
Mais pour le chantre du "Made in France", cela ne va pas. "Nous pensons que ce n'est pas assez" a-t-il déclaré ce jeudi, devant les journalistes réunis à l'occasion des voeux du ministre. "Pour ramener le taux de chômage à 7 % d'ici 2018, il faudrait créer 1,8 million d'emplois au cours des cinq prochaines années" a-t-il ajouté avant de préciser que "deux millions d'emplois" seraient encore mieux.
Des créations d'emplois en échange d'une baisse des charges sur les entreprises
Arnaud Montebourg est de fait persuadé qu'en opérant une baisse de charges de 100 milliards d'euros pour les entreprises, ces dernières peuvent arriver à un tel résultat de création d'emplois. Pour le ministre c'est donnant-donnant. François Hollande a en effet annoncé mardi lors de sa conférence de presse que l'accent serait mis sur la baisse du coût du travail. A ce sujet, Jean-Marc Ayrault doit rencontrer le 27 janvier prochain à Matignon les partenaires sociaux pour le lancement des travaux de ce "pacte de responsabilité".
Actuellement, le chiffre de 100 milliards d'euros n'a pas été confirmé par le gouvernement. Il ne s'agit en fait que d'une avance de Pierre Gattaz, qui estime la création d'un million d'emplois possible uniquement avec une telle baisse, répartie de moitié sur le coût du travail et de moitié sur la fiscalité. De toutes les organisations patronales, c'est le Medef qui s'est montré le plus prudent quant à un tel "pacte de responsabilité".