Si vous avez décidé d’attaquer la Suisse par avion durant votre temps libre, vous avez fait le bon choix. Car les avions de chasse de l’armée helvétique suivent exactement les mêmes horaires de bureau que La Poste ou la Caisse d’Assurance Maladie. Restrictions budgétaires obligent.
Une réglementation plus qu’étonnante
L’affaire, peu connue, a été dévoilée au grand jour hier lors de la prise de contrôle par le copilote du vol ET 702 entre Addis Abbeba, en Ethiopie, et Rome. Le copilote a voulu atterrir à Berne, en Suisse. Il a été pris en charge par l’armée de l’air italienne après le détournement, puis par l’armée de l’air française qui l’a escorté jusqu’à Berne.
Les grands absents de cette histoire ont été les suisses puisqu’aucun avion de type F-18 ou F-5 n’a été dépêché. La raison ? Le détournement a été réalisé en dehors des horaires de bureau. Une information étonnante mais réelle, puisqu’elle a été confirmée par Laurent Savary, porte-parole de l’armée suisse.
L’affaire, qui s’est conclue sans problèmes, a en effet débuté à 6 heures et 5 minutes du matin. Or les pilotes suisses ne travaillent que de 8 heures à 12 heures et de 13h30 à 17 heures du lundi au vendredi (hors jours fériés bien entendu)
Un budget réduit et un accord avec la France
La Suisse avait un budget pour la défense de 3,5 milliards d’euros après avoir été écourté d’une cinquantaine de millions d’euros. Bien loin des 58,9 milliards d’euros dont dispose la France. Un budget serré qui nécessite des concessions, et si les radars fonctionnent 24h/24, les avions, eux, ne volent pas même en cas de danger.
Par contre, que les dirigeants du monde entier se rassurent : pour les événements exceptionnels comme le Forum Economique Mondial de Davos, les pilotes ont tout le même le droit de voler durant leur temps de repos.
Les autres jours de l’année, heureusement pour les Suisses, les Français sont là avec leurs Mirage 2000. L’Armée de l’Air française a en effet un accord avec la Suisse pour protéger son espace aérien (mais les pilotes français n’ont pas le droit de faire feu).