ArianeGroup va se lancer dans le développement de fusées réutilisables. Le groupe européen spécialiste du lancement de satellites est en retard dans ce secteur dominé par SpaceX.
SpaceX, l'autre entreprise propriété du milliardaire américain Elon Musk (Tesla), a su se créer un espace sur le marché des lanceurs de satellites grâce à sa technologie de fusées réutilisables. Aujourd'hui avec Falcon 9, et demain avec Starship, l'entreprise taille des croupières aux lanceurs « traditionnels » qui, à l'instar d'ArianeGroup, n'ont pas su réagir à temps. Pourtant, ce type de fusée permet de réduire fortement les coûts de lancements de satellites, il permet aussi d'envisager le voyage de l'homme sur la Lune (voire sur Mars comme le rêve Elon Musk !) à moindre coût.
Opérationnel en 2026
ArianeGroup a finalement décidé de prendre le taureau par les cornes. En déplacement dans l'Eure, Bruno Le Maire a annoncé que l'entreprise allait développer un lanceur réutilisable qui sera opérationnel « en 2026 ». Le ministre de l'Économie a concédé que l'Europe avait « manqué » ce virage : « nous n'y avons pas cru », déplore-t-il, « nous avons pris du retard par rapport à nos partenaires américains qui ont développé SpaceX et Falcon 9, et ce retard, il faut le rattraper ». Le groupe européen va également mettre au point des mini-lanceurs réutilisables, pour gagner en compétitivité.
Suppression d'emplois
En septembre, ArianeGroup annonçait la suppression de 600 postes en France et en Allemagne, provoquant des craintes sur le site de Vernon. Le locataire de Bercy s'est voulu rassurant. Certes, l'usine va perdre le moteur Vinci qui va équiper Ariane 6. Mais en retour, elle va retrouver l'activité turbopompes et accueillir la production de Prometheus, futur moteur lourd. Par ailleurs, le site va aussi produire de l'hydrogène à partir de sources renouvelables. De fait, de 800 postes actuellement, Vernon devrait en compter « près de 1.000 » d'ici 2025.