Une étude récente dresse un bilan sans appel : les stagiaires ne se sentent pas assez encadrés au sein des entreprises. Au-delà de la simple rémunération ou de considérations matérielles, le message adressé est clair : le stage, au même titre qu’un contrat classique, doit être une expérience riche de sens.
Les jeunes, un atout pour l'entreprise
Alors que les enjeux de transformation se font de plus en plus prégnants, répéter le schéma obsolète du stagiaire préposé au café n’a plus de sens. A l’inverse, attendre d’une population junior par nature, une autonomie entière sur un poste relève de la chimère. Dès lors, l’entreprise se doit de s’emparer pleinement du sujet et d’entrer dans une logique de responsabilisation mutuelle. Il faut réussir à donner du sens à une expérience ontologiquement de courte durée. Donner du sens, cela passe par une intégration totale du stagiaire au sein des équipes, et non par une mise à l’écart dans le fameux bureau dédié. Cela passe également par un suivi régulier de son évolution, par des bilans de compétences et par la proposition de réels parcours. Car en faire plus pour ses stagiaires revient à en faire plus pour son entreprise. Sans aller jusqu’au très médiatisé reverse mentoring, actuellement en vogue, capitaliser sur de nouvelles compétences est forcément source d’innovation.
Un nouveau regard sur l'entreprise
On a souvent tendance à réduire l’apport du stagiaire à des enjeux de notoriété, de marque employeur auprès des écoles ou de politiques vaguement assimilées à la RSE. Or, cette population, diplômée, formée, constitue un vivier sans pareil de compétences au service du business. La tentation est grande de parler de digitalisation des pratiques, et le fait est que les stagiaires représentent une population à même de porter ce type de démarche, mais aussi, de poser un regard nouveau sur l’entreprise. L’ubérisation de l’économie s’est faite par des personnalités jeunes, qui portent en elle la disruption. Intégrer ce regard au sein de l’entreprise, c’est se doter d’un avantage compétitif majeur, c’est prendre rendez-vous avec l’avenir.
Le talent n’a pas d’âge, et croire que la notoriété permet d’attirer les meilleurs profils soit suffisant est un leurre. L’entreprise doit aujourd’hui s’adapter, repenser son modèle, ses parcours pour attirer les talents. Il ne faut plus s’illusionner, les jeunes diplômés ont aujourd’hui le choix. Leur champ de possible est mondial et leurs attentes vont bien au-delà d’une simple convention de stage. Ils veulent du sens, s’intégrer dans un projet, participer pleinement à une culture d’entreprise.
Pour l’entreprise l’enjeu est donc triple : attirer les talents, les faire grandir, et établir un lien durable avec eux. Il ne s’agit pas de recruter mécaniquement tous ses stagiaires mais d’instaurer un sentiment d’appartenance fort, de créer des communautés, reliées entre elles par des valeurs partagées, et in fine de répandre sa culture d’entreprise.