Le pape François s'est donné pour mission de remettre d'aplomb les institutions vaticanes, et parmi elles l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), alias… la banque du Vatican. Une commission spéciale a été nommée pour enquêter sur les missions et les moyens du principal instrument bancaire du micro-État.
L'instance est composée de cinq membres, dont une professeure de l'université de Harvard, et est dirigée par le cardinal Raffaele Farina, archiviste au Saint-Siège. L'IOR est au coeur de plusieurs scandales financiers qui depuis une dizaine d'années, embarrassent profondément l'Église - l'établissement est accusé de faire fi des règles internationales en matière de transparence et de lutte contre l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent. L'an dernier, l'Église a repéré six tentatives de recyclage d'argent sale… et déjà sept cette année.
Cette commission permettra au pape François de « mieux connaître la position juridique et les activités de l'IOR pour améliorer ainsi une harmonisation avec la mission de l'Eglise universelle ». Surtout, elle est dotée de tous les pouvoirs pour assurer sa mission et n'est pas liée à la bureaucratie du Vatican. L'IOR n'est cependant pas placé sous tutelle, et la banque continuera à être gérée par les administrateurs actuels. Le successeur de Benoît XVI pourrait cependant vouloir restructurer l'établissement, voire carrément le fermer. L'Institut a dégagé 86,6 millions de dollars de bénéfices, servant à financer des initiatives de l'Église dans le monde.