Pour lutter contre le chômage des jeunes les moins diplômés, l’apprentissage n’est peut-être pas le passeport pour l’emploi rêvé par le gouvernement. D’après une étude du Conseil d’analyse économique, ce sont les jeunes de l’enseignement supérieur qui en profiteraient le plus.
L'apprentissage séduit davantage les jeunes les plus diplômés
Coup dur pour la mesure phare du gouvernement en vue de lutter contre le chômage chez les jeunes. D’après une étude du Conseil d’analyse économique (CAE), l’apprentissage séduirait majoritairement les jeunes les plus diplômés, c’est-à-dire ceux qui sortiraient de l’enseignement supérieur, et qui n’auraient pas lâché le système scolaire assez tôt. Bref, pas la cible rêvée par le gouvernement, qui insiste pourtant sur la création majoritaire du nombre d’apprentis.
405 000 apprentis en 2013
Dans les faits, cela se confirme. Le CAE révèle ainsi que le nombre de jeunes en apprentissage aurait doublé en l’espace de dix ans, passant de 211 000 en 1992 à 405 000 en 2013. Mais dans ce nombre, moins de jeunes non diplômés que ceux issus d’une instruction plus poussée.
24 % des élèves de l'enseignement supérieur ont rejoint les rangs de l'apprentissage
Le Conseil d’analyse économique explique un tel phénomène par la promotion de l’apprentissage au sein de l’enseignement supérieur. Entre 2004 et 2010, pas moins de 24 % des élèves de cette voie auraient choisi l’apprentissage en vue de se former à leur future métier, plutôt que de se diriger vers des filières plus traditionnelles. C’est pourquoi aujourd’hui, le CAE plaide pour une remise à zéro de cette filière en alternance. Un chantier de plus pour François Hollande, bien en peine avec l’emploi en France.