Le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) et les Entreprises du Voyage (EDV) ont obtenu du gouvernement l’autorisation pour les voyagistes de rembourser leurs clients en avoirs au lieu d’un remboursement en numéraire, qui était jusqu’ici la règle.
Remboursement des séjours touristiques : le numéraire n’est plus la seule voie possible
Les voyagistes français peuvent souffler : après un entretien avec Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, ils ont obtenu le droit d’effectuer des remboursements en avoirs et non plus en numéraire. L’exécutif a en effet mis en place un dispositif autorisant les voyagistes à reporter les séjours de leurs clients via l’émission d’un à-valoir de même valeur.
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères (chargé du tourisme notamment), a estimé que cette mesure « va permettre au secteur de s’organiser et d’avoir de l’oxygène, sans que cela nuise aux consommateurs ».
Remboursement en avoirs : la France emboîte le pas à l’Italie
Cette mesure était réclamée par les voyagistes dès le 13 mars 2020, face à des « demandes massives de remboursement en numéraire, justifiées ou non ». Les professionnels du tourisme craignaient « des dépôts de bilan immédiats » et « une importante destruction d’emplois », dans « un contexte de forte tension sur la trésorerie des entreprises ». En effet, jusqu’ici le remboursement en numéraire était la seule possibilité autorisée par la loi. Un peu avant la France, l’Italie a récemment fait face au même problème, et la possibilité d’un remboursement en avoirs y a déjà été mise en place.
D’après les prévisions de l'Association du transport aérien international (IATA), le secteur devrait perdre entre 56 et 101 milliards d’euros à cause d’une moindre demande. Et selon Dan Wasiolek, analyste chez Morningstar, la demande dans le secteur du tourisme devrait baisser de 5% en Amérique du Nord, de 10% en Europe et de 25% dans le reste du monde comparé à 2019.