Annegret, Angela,Theresa et Donald

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Par Stéphane Déo Publié le 10 décembre 2018 à 9h58
Chine Donald Trump Commerce 1
@shutter - © Economie Matin
10,2%Les chiffres d?exportations chinois en Yuan publiés le 8 décembre étaient décevants +10,2% de croissance en novembre contre 13,8% attendu

CHAPEAU

Point de marché : peur sur la croissance ?

Wall Street a replongé vendredi 8 décembre avec des craintes sur la croissance et la guerre commercial. L’arrestation de la CFO de Huawei (au Canada ce qui complique la donne) a été interprétée comme une escalade des tensions sino-américaines.

Un point qui nous semble inquiétant est le potentiel ralentissement du commerce mondial. Les chiffres d’exportations chinois en Yuan publiés vendredi 8 décembre étaient décevants +10,2% de croissance en novembre contre 13,8% attendu et 20,0% le mois dernier (en dollar c’est pire, les exportations progressent de seulement 5,4%, contre 9,4% attendu et 15,6% le mois dernier). D’autre part le PMI chinois, dans sa composante « exportations », semble pointer vers un très fort ralentissement à venir. Cela validerait la thèse que le commerce international a été dynamisé récemment par des comportements de stockage avant l’augmentation des tarifs douaniers.

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Le ralentissement du commerce international serait une très mauvaise nouvelle pour les pays émergents. Mais aussi pour l'Europe, le tassement de la croissance européenne depuis un an et demi est dans une large mesure une conséquence du commerce extérieur.

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Annegret Kramp-Karrenbauer

C’est donc Annegret Kramp-Karrenbauer, la protégée d’Angela Merkel qui lui succède à la tête du CDU. Il est maintenant probable que Merkel finisse son mandat de Chancelière.

Comme souvent, il est intéressant de lire la nouvelle aussi « en creux » : la ligne dure du parti ayant perdu.

Un point à souligner est le fait que l’influence de Shäuble est en chute libre. Contrairement à d’autres ténors qui se sont tus, il a supporté Merz. Nous notions aussi la semaine dernière que l’économiste en chef du Ministère des Finances allemande Ludger Schuknecht, « mini-Shäuble » a quitté son poste pour être remplacé par le député européen social-democrate Jakob Von Weizsäcker.

En d’autres temps l'europhilie d'AKK aurait été lue comme une bonne nouvelle pour la construction Européenne, mais avec les problèmes domestiques en France, l’euroscepticisme du gouvernement italien et les Pays-Bas qui freinent pour plus d’intégration, les progrès seront très difficiles à réaliser. Les avancées mineures sur le MES la semaine dernière en sont le témoin.

Theresa May

Le vote du Parlement sur l’accord du Brexit est toujours prévu pour demain même s’il semble qu’il y ait très peu de chances qu’il soit approuvé (« never say never » dirait James Bond, mais bon ….). Le suspense est plutôt sur la marge du refus qui aura deux implications. D’une part la probabilité de survie de May en tant que Premier Ministre. D’autre part la probabilité d’un second vote après quelques amendements mineurs au texte si l’U.E. le consent (Donald Tusk a confirmé sur son compte Twitter ce weekend être en contact avec Theresa May).

On jouera donc au jeu des scénarios mardi soir.

Theresa May l’avait dit pour la première fois lorsqu’elle avait présenté l’accord conclu en novembre : refuser l’accord c’est s’exposer à un risque de « no Brexit ». Elle l’a répété ce weekend. Nous avions parlé de cette option le mois dernier : des parlementaires écossais ont saisi la Cour de Justice Européenne pour savoir si, au titre de l’article 50 du Traité de Lisbonne, un pays ayant demandé à sortir de l’U.E. pouvait retirer sa demande. L'avis de l’avocat général y est favorable, la décision de la Cour est attendue dans les jours qui viennent. L’alternative au vote d’un accord serait alors double : sortie sans accord, « hard Brexit », ou retrait de la demande de sortie, « no Brexit ».

Donald

Si on regarde la variation journalière de la capitalisation boursière du S&P 500, on obtient le graphique suivant. Sur les 10 plus fortes baisses jamais enregistrées, 5 ont eu lieu pendant la présidence de Donald Trump.

Merci Donald !

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Stéphane Déo est stratégiste chez La Banque Postale Asset Management. Il est diplômé d'HEC, a un DEA en économie à l'Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) et un doctorat en finances à HEC. Il a effectué des études post-doctorales à l'université de Berkeley (Californie). Après l’OCDE et Goldman Sachs, il travaille chez UBS en 2001 comme économiste puis stratégiste jusqu’en 2015. Il poursuit son expérience chez Empirical Research Partners comme stratégiste actions globales.

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