Bioanalyse : le marché prometteur de l’analyse alimentaire

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 16 mai 2014 à 10h59

La globalisation du marché agroalimentaire et la complexification de la chaîne d'approvisionnement ont eu, ces dernières années, une incidence notable sur la traçabilité des produits de consommation. En résultent de nombreux scandales alimentaires qui ont accru les pressions sur la sécurité des produits.

Le renforcement de la réglementation et l'exigence croissante des consommateurs, de plus en plus soucieux de manger des aliments sains et sûrs, incitent aujourd'hui producteurs et fabricants à multiplier les contrôles. Les laboratoires d'analyse, disposant d'une expertise et de techniques de pointe, sont ainsi devenus incontournables notamment dans la vérification de la conformité des produits.

Le marché mondial de la bioanalyse et, plus particulièrement, de l'analyse alimentaire connaît un essor étonnant et pourrait atteindre 3,4 milliards d'euros en 2018. Le nombre de tests effectués sur des denrées alimentaires est en constante augmentation. Le groupe de recherche IndustryARC prévoit une progression du nombre d'analyses de 1,78 milliards en 2013 à 2.62 milliards en 2018.

Les analyses alimentaires peuvent concerner la composition des produits, les contaminants, le contrôle des approvisionnements, les OGM, cependant, la microbiologie est le segment dont le potentiel de croissance est le plus important pour les années à venir. Cette science permet d'identifier les microorganismes pathogènes tels que la Salmonelle, la Légionnelle ou l'Escherichia coli.

Le groupe de bioanalyse français Eurofins est d'ailleurs un précurseur dans le domaine notamment par le biais d'analyses génétiques appliquées à l'analyse des produits carnés. Le groupe a été le premier à fournir des tests ADN permettant la traçabilité de la viande de bœuf. Avec plus de 10.000 échantillons traités chaque jour, Eurofins est le plus grand laboratoire indépendant d'analyse d'échantillons d'ADN au monde.

Les analyses agroalimentaires représentent 40% du chiffre d'affaires d'Eurofins, leader mondial dans le secteur. Les investissements en R&D ont permis au groupe d'aboutir à de nouvelles méthodes plus fiables et innovantes. Eurofins s'est notamment doté de technologies de pointe et de plus grandes capacités analytiques. Des améliorations qui ont permis au groupe de bioanalyse de s'adapter à la législation mais aussi de réduire ses coûts de revient.

Au premier trimestre 2014, Eurofins a publié un chiffre d'affaires en hausse de 13% à 304 millions d'euros. Le groupe a fait état d'une croissance organique de 8% sur la période contre 6% au premier trimestre 2012. Le titre Eurofins Scientific (ERF), qui progresse de 30% par an en moyenne, est aujourd'hui proche de ses plus hauts historiques autour de 210 euros. Le groupe d'analyse a également confirmé ses perspectives pour 2014 dont un chiffre d'affaires estimé à 1,4 milliards d'euros et un excédent brut d'exploitation ajusté à 250 millions d'euros.

Pour se positionner en tant que leader mondial, Eurofins poursuit une stratégie de développement à l'international. Sur la seule année 2013, la multinationale a procédé à l'acquisition de 10 sociétés. En 2014, le groupe a annoncé plusieurs acquisitions dont celle de la société espagnole spécialiste des tests alimentaires et agro-environnementaux Applus Agrofood Testing. Eurofins a également fait l'acquisition de sociétés expertes dans l'analyse environnementale, autre domaine d'activité du groupe. Plus récemment, le laboratoire a annoncé l'acquisition de la société américaine Calscience Environmental Laboratories, spécialisée dans l'analyse environnementale. Eurofins va également racheter ViraCor-IBT expert dans les tests moléculaires à destination des hôpitaux.

La filiale de Mérieux NutriSciences, Silliker, est un autre poids lourd du secteur. La société a récemment été nommée lauréate 2014 du prix « Food Safety Award» qui a récompensé Silliker pour sa contribution dans le domaine de la sécurité alimentaire. La société Mérieux NutriSciences a, en effet, conduit des études novatrices sur la composition de la Salmonelle dans les années 1970. Elle a également validé de nombreuses méthodes actuelles de tests de référence.

D'autres acteurs majeurs, comme le laboratoire d'analyse suisse SGS, cherchent à étoffer leur palette de services en diversifiant leur offre. SGS dispose de laboratoires d'analyse visant à tester l'innocuité et la qualité des produits. Le groupe propose quatre services l'inspection, la vérification, l'analyse et la certification. De son côté, le spécialiste de la sécurité agroalimentaire et environnementale, Carso propose des analyses nutritionnelles, microbiologiques et de contaminants. Il opère également dans l'analyse environnementale pour les eaux, l'air, les sols, les boues, etc.

Pour compléter son portefeuille d'activités, Bureau Veritas a également choisi d'opérer sur le marché de la bioanalyse. Un axe de développement marqué par l'acquisition en avril d'une société chilienne Andes Control SA. basée à Santiago. L'entreprise est spécialisée dans les services d'essais et d'analyses chimiques portant sur la sécurité alimentaire et environnementale.

Avec 9 milliards d'individus à nourrir en 2050, la nutrition se trouve à la croisée des défis contemporains. Pour y faire face, l'agriculture devra doubler sa production et les échanges internationaux vont s'intensifier. Les risques de contamination microbiologique liés aux microorganismes pathogènes seront d'autant plus présents. En conséquence, pour prévenir de crises alimentaires potentielles et anticiper ces risques, les industriels devront redoubler de vigilance afin d'assurer le suivi et garantir l'intégrité des produits.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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