C'est un coup de massue pour le groupe Leclerc, qui a reçu une assignation de la part du ministère de l'Économie. Bercy reproche à l'entreprise des pratiques « abusives ».
Mauvaise nouvelle pour le groupe de grande distribution. Ce dimanche, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, et sa secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher ont expliqué la raison qui les ont poussé à assigner Leclerc en justice. Avec à la clé une amende sans précédent de 117,3 millions d'euros ! Bercy, qui s'appuie sur une enquête menée par la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), reproche à l'entreprise d'avoir indument fait pression sur de grands fournisseurs pour faire baisser les prix.
Centrales d'achats
Quatre entités de Leclerc sont dans le collimateur du ministère de l'Économie : Eurelec, Scabel, Galec et ACDLec, des centrales d'achat basés en France comme à l'étranger. Avec une d'entre elles en particulier, le groupe aurait eu recours à « l'application de mesures de rétorsion fortes, pour obliger ses fournisseurs à accepter les conditions posées par Eurelec ». Cette centrale, située en Belgique, est partagée avec un groupe allemand, Rewe. Bercy juge que le déséquilibre a été significatif, en faveur de Leclerc qui, de plus, aurait profité de la localisation de la centrale pour ne pas jouer selon les règles de la législation française.
Sanction proportionnée
Bercy demande une sanction « proportionnée au montant des sommes indûment perçues par l'enseigne auprès de ses fournisseurs ». Du côté de Leclerc, qui confirme l'assignation, on est vent debout contre le gouvernement français qui « reproche au mouvement E.Leclerc d'avoir créé une alliance avec un partenaire allemand pour obtenir de meilleures conditions dans la négociation commerciale avec les sociétés multinationales ». Le groupe estime que les autorités font pression « afin qu'il renonce à sa politique de prix bas pour les consommateurs ».