Dédramatisons l’épisode BNP Paribas

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Par Christopher Dembik Publié le 25 juin 2014 à 4h56

Longtemps considérée par le gouvernement français comme une punition des autorités américaines, l'amende infligée à BNP Paribas doit être remise dans le contexte américain. A savoir que, depuis la crise des subprimes, Washington a accru sa vigilance et son contrôle des grandes banques internationales qui ont été sauvées de la faillite par les aides étatiques et les dispositifs mis en place par les banques centrales.

Le regain de surveillance est simplement la traduction politique par l'aide gauche du parti démocrate d'un vent de contestation porté par la société civile, à travers notamment le mouvement Occupy Wall Street.

D'autres banques, y compris des banques américaines de premier plan, ont été contraintes de payer des amendes tout aussi sévères que BNP Paribas. La principale différence dans ce dossier est que la banque française devrait être interdite pendant quelques mois de pratiquer des opérations de compensation en dollars.

Il est indéniable que les autorités américaines cherchent ainsi à faire un exemple. Plus l'interdiction sera longue, plus cela avantagera la concurrence. Il n'est pas improbable que BNP Paribas perde ainsi quelques gros clients sans que cela n'affecte substantiellement le chiffre d'affaires de la banque.

Toutefois, au-delà du psychodrame national qui se joue, il est important de souligner que BNP Paribas garde la confiance des investisseurs. Le titre de l'action en bourse a faiblement chuté depuis les premières rumeurs concernant l'amende. C'est certainement le signe que, ce qui se joue actuellement, n'aura qu'un impact marginal à moyen terme sur la solidité de la banque et ses perspectives de croissance.

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Christopher Dembik est économiste chez SaxoBank.

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