Etats-Unis : BNP Paribas risque 3,5 milliards de dollars d’amende pour « rupture d’embargo »

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 14 mai 2014 à 4h30

Il ne fait pas bon vouloir défier les lois américaines, quand bien même un des principes généraux du droit, la territorialité de la loi, devrait plaider en faveur de BNP Paribas. Les autorités américaines reprochent à la banque française de ne pas avoir obéi aux lois nationales interdisant aux banques de travailler avec les pays soumis à un embargo par les Etats-Unis, à savoir l'Iran, le Soudan et... Cuba, pour les raisons politiques que l'on sait. Si BNP Paribas est concerné par cet embargo, c'est à cause de son implantation outre-atlantique, qui la soumettrait de fait aux lois américaines.

D'après la presse américaine, le montant qui pourrait être réclamé à BNP Paribas atteindrait 3,5 milliards de dollars, soit 2,55 milliards d'euros. Et encore, à la condition que BNP Paribas plaide coupable des faits qui lui sont reprochés, sans se défendre ! La Justice américaine et en particulier les procureurs qui instruisent l'affaire (à charge, aux Etats-Unis), reprochent en plus à la banque française d'avoir tenté de faire obstruction à la Justice en ne collaborant pas suffisamment, espérant atteindre les délais de prescription.

On sait que la banque française, qui n'a pas commenté l'affaire, a tenté de son côté de convaincre les autorités américaines des risques qu'une amende élevée faisait porter sur sa stabilité et par contre-coup sur le système financier européen. La banque a provisionné 1,1 milliard de dollars dans ses comptes pour pouvoir payer une amende, somme qui pourrait se révéler insuffisante si le montant de 3,5 milliards qui circule dans la presse américaine se confirme, d'autant que certains proches du dossier estiment que le montant de l'amende pourrait être encore plus élevé. L'enquête se poursuit, et devrait aboutir avant l'été.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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