Le Sénat vote aujourd’hui l’interdiction des frais de port gratuits pour le livre

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 26 juin 2014 à 7h43

Acheter un livre sur Amazon et se le faire livrer chez soi aura finalement un prix : le Sénat devrait adopter ce 26 juin 2014 la loi interdisant les frais de port gratuit sur les bouquins. Une loi dite « anti-Amazon » qui vise à protéger les libraires contre le géant du e-commerce. Mais une fois ce texte adopté, Amazon pourrait y déclarer la guerre.

Un avantage concurrentiel énorme pour Amazon

Jusqu'à aujourd'hui Amazon permettait à ses clients de cumuler deux réductions : une issue de son statut de libraire et une de son statut de site de vente en ligne.

Les internautes pouvaient en effet bénéficier à la fois de la réduction de 5% sur le prix par rapport au prix fixé par l'éditeur, ce que peuvent faire tous les libraires, mais également la gratuité des frais de ports, chose courante dans le e-commerce au-delà d'un certain montant.

De fait, Amazon devenait ultra-concurrentiel sur les livres. De quoi inquiéter les libraires français, notamment les distributeurs sur Internet. Ceux-ci, plus petits que le géant américain donc le chiffre d'affaires a atteint 20 milliards de dollars au premier trimestre, ne pouvaient en effet pas se permettre de ne pas faire payer les frais de port. Pour les internautes le choix était vite fait.

Le risque d'une guerre entre Amazon et la France

Si les libraires vont être ravis de ce vote, la loi devrait passer sans problèmes sauf surprise de dernière minute, Amazon risque, de son côté, de faire la gueule. Le groupe estime que cette loi a été créée « ad hoc » pour lui, et est de fait « discriminatoire ».

Le géant américian pourrait donc décider de saisir Bruxelles et tenter de faire annuler le texte. Une décision logique, d'autant plus que la Commission Européenne a exprimé quelques doutes sur la pertinence de la loi.

Mais de leur côté, le syndicat national de l'édition se félicite de cette loi qui devrait rééquilibrer les acteurs de la distribution en France. En 2013, deux grandes enseignes avaient disparu : Virgin et Chapitre. Des disparitions qui ne sont toutefois pas à mettre uniquement sur le dos d'Amazon, loin de là.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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