Condamné par la justice française à fermer partiellement ses entrepôts le 24 avril 2020 en appel, la cour d’appel de Versailles ayant confirmé la décision du tribunal de Nanterre du 14 avril 2020, le géant Amazon continue de maintenir ses entrepôts fermés. Après avoir prolongé la fermeture jusqu’au 28 avril 2020, il a annoncé qu’elle se poursuivrait jusqu’au 5 mai 2020.
Les entrepôts français fermés, mais pas d’arrêt de l’activité pour Amazon
Ce sont les syndicats de travailleurs d’Amazon qui ont lancé la procédure auprès des tribunaux. Ils estimaient alors que les conditions de travail ne permettaient pas de respecter les distances de sécurité sanitaire tout en accusant le géant de ne pas livrer que des produits de première nécessité. Les tribunaux leur ont donné raison : Amazon ne respectait pas ces règles, continuant de livrer de nombreux produits jugés non indispensables. Une situation qu’Amazon a justifiée par la catégorisation de ses produits sur le site.
De fait, Amazon n’est pas contraint par la justice à fermer ses entrepôts en entier, mais bien à faire un tri dans ses livraisons. Une situation intenable pour le géant qui a préféré tout fermer tout en précisant aux clients que les autres entrepôts du groupe, situés en dehors du territoire français et donc non concernés par les décisions de la justice, continueraient de procéder aux livraisons.
1 milliard d’euros par semaine de pénalités
Si Amazon a décidé, finalement, de tout fermer, c’est à cause de la pénalité qu’il pourrait payer. « Un taux infime de traitement accidentel de produits non autorisés, de l'ordre de 0,1%, pourrait entraîner une pénalité de plus d'un milliard d'euros par semaine », explique le géant. Le risque est trop important, et ce même si le tribunal de Versailles, le 24 avril 2020, a élargi la liste des produits qu’il peut livrer, par rapport à la décision du tribunal de Nanterre. Mais la cour d’appel de Versailles a également spécifié que toute infraction serait passible de 100.000 euros de pénalités, d’où le calcul fait par le géant.
Afin d’éviter de devoir payer, le groupe a donc annoncé le 27 avril 2020 que la fermeture de l’ensemble de ses entrepôts se poursuivra jusqu’au 5 mai 2020. « Il sera demandé aux collaborateurs d'Amazon de rester chez eux jusqu'au 5 mai inclus - ils percevront leur plein salaire », écrit le géant dans un communiqué.
Amazon ne manque toutefois pas l’occasion pour critiquer le système français estimant que les décisions de la justice « nous confortent dans l'idée que l'enjeu principal n'est pas tant la sécurité, que la volonté de certaines organisations syndicales de tirer parti d'un processus de consultation complexe avec les comités sociaux et économiques ».