Le feuilleton de l'acquisition de l'activité Énergie d'Alstom se poursuit. Après le « niet » du gouvernement français à l'offre de General Electric, c'est l'allemand Siemens qui avance ses nouveaux pions afin de pencher la balance.
Et ce, même si Alstom, entreprise privée, a fait connaître sa préférence pour une revente à l'américain…
Siemens prêt à de nouvelles concessions
Siemens, le géant allemand éconduit — jusqu'à présent — repart à l'assaut d'Alstom avec une nouvelle dot : l'entreprise pourrait, en échange des activités Énergie du groupe français, lui proposer de reprendre son activité de signalisation. Cela se rajoute aux trains à grande vitesse ICE, aux locomotives et au matériel urbain roulant, ces derniers ayant été rajoutés récemment. Siemens offrirait de plus entre 10,5 et 11 milliards d'euros pour la reprise des actifs en lien avec l'énergie d'Alstom.
L'apport de cette activité, plus intéressante sur la plan de la rentabilité (au contraire des trains à grande vitesse qui rapportent peu), pourrait éveiller un nouvel intérêt auprès d'Alstom et du gouvernement français. L'entreprise française s'est renforcée dans ce secteur avec l'acquisition de l'anglais Invensys pour 2,2 milliards d'euros. Y rajouter la signalisation de Siemens, ce serait une aubaine intéressante et un canal de croissance supplémentaire.
François Hollande dans la mêlée
Siemens est visiblement prêt à tout pour remporter la partie auprès du gouvernement français. Joe Kaeser, le patron du groupe allemand, a d'ailleurs été reçu vendredi dernier par François Hollande. Arriveront-ils à passer par dessus la haine cordiale que voue Patrick Kron, actuel PDG d'Alstom, à Siemens ? Kron a récemment prévenu qu'il pourrait à terme quitter l'entreprise.
Il faudra aussi s'arranger avec Berlin. Siemens et Alstom partagent en Allemagne des activités semblables : le français emploie ainsi 8 700 salariés répartis sur 23 sites. Que se passera t-il le jour où des compressions seront rendues nécessaires ?
Pour le moment, le conseil d'administration a sur sa table l'offre de General Electric, qui valorise l'activité Énergie à hauteur de 12,35 milliards d'euros.