Alstom n'est pas sorti de l'auberge. En sélectionnant General Electric pour reprendre ses activités dans l'énergie, le champion industriel français se met à dos le gouvernement et son chevalier blanc, Arnaud Montebourg.
L'exécutif n'était pas très chaud pour l'offre de GE — il aurait préféré qu'Alstom s'adosse à l'allemand Siemens, mais le projet industriel (ainsi que la détestation personnelle de Siemens du PDG d'Alstom, Patrick Kron) a plus de sens avec l'américain. Les activités d'Alstom et de GE sont en effet complémentaires, alors qu'avec Siemens, il aurait fallu composer avec des doublons.
Arnaud Montebourg contre-attaque
Le gouvernement, et en premier lieu Arnaud Montebourg, s'était déjà cassé le nez sur les mêmes arguments dans le dossier de l'acquisition de SFR : industriellement parlant, le projet d'Altice/Numericable est plus sensé qu'un rapprochement avec Bouygues Telecom.
Voulant certainement ne pas se faire avoir une seconde fois, le ministre de l'Économie, qui bénéficie du soutien du Président et du Premier ministre, a envoyé un courrier au PDG de GE, Jeff Immelt, dans laquelle il dit son refus de l'acquisition des activités énergie d'Alstom. « Nous ne pouvons malheureusement pas souscrire aux propositions que vous avez faites », écrit le ministre.
Les transports de GE pour Alstom
Arnaud Montebourg cherche à obtenir un « partenariat équilibré », rejetant une « acquisition pure et simple », synonyme de disparition d'Alstom. Dans le viseur du gouvernement : les activités transports que GE pourrait céder à Alstom. « Il serait hautement souhaitable d'assurer un avenir mondial certain à Alstom Transport, par la cession à cette entité des activités transport de General Electric, incluant les trains de fret et la signalisation, représentant un chiffre d'affaires de 3,9 milliards de dollars ». Cette proposition ne sort pas de nulle part : elle rappelle en effet celle que Siemens a mis sur la table pour racheter la branche Énergie d'Alstom…
Alstom est entré dans une phase de négociation d'un mois avec GE.