Alstom, Italie : pas besoin d’être regardant avec l’argent des autres

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Par Simone Wapler Publié le 10 octobre 2016 à 5h00
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@shutter - © Economie Matin
2,87 %L'Italie vient de lever un emprunt sur 50 ans au taux de 2,87 % selon Bloomberg.

L’argent facile, c’est l’argent des autres. Il ne coûte pas grand-chose donc pas besoin d’y faire attention. Le lien entre Alstom et l’emprunt à 50 ans de l’Italie, c’est l’irresponsabilité de ceux qui dépensent de l’argent qui ne leur a rien coûté.

Le cas Alstom fait tousser même les étatistes de droite et de gauche. Nous avons donc atteint le sommet du grotesque. Enfin, peut-être… soyons prudent : comme avec les bulles financières, nous pourrions peut-être aller plus haut dans le ridicule.

Des fonctionnaires achètent avec l’argent des autres des rames de train que personne n’a commandées, dont personne ne veut et qui sont inutiles. Si j’étais architecte-paysagiste-décorateur, je travaillerais à un projet d’installation dans les jardins de l’Elysée de ces rames ; quelque chose entre le street art, le land art et l’environmental art. Vu le tarif des coiffeurs de l’Elysée, je pourrais présenter une belle facture d’honoraires.

Scrutons aussi le cas de l’Italie qui vient de lever un emprunt d’une durée de 50 ans, à échéance 2067 (gasp). 16 milliards d’euros d’offre pour une vente de 2,6 milliards d’euros. Le taux serait de l’ordre de 2,87% selon Bloomberg.

Le même jour, les chiffres publiés par la BCE montraient que l’argent fuit l’Italie. L’Italie fait partie des pays occidentaux surendettés, sa plus grosse banque, Monte dei Paschi di Siena, coule. Qui peut raisonnablement présumer de la survie de l’euro dans cinquante ans et du niveau d’inflation dans un pays qui avait pris l’habitude de voler de dévaluation en dévaluation ?

Si ces titres sont achetés par les assureurs et les fonds de pension, l’épargne collectivisée des fonds de retraite est gérée par des irresponsables qui pensent qu’ils n’auront de compte à rendre à personne pour leurs erreurs. Si ces titres sont achetés par des spéculateurs, cela signifie que ceux-ci espèrent pouvoir les revendre avec profit alors même que la Banque centrale européenne indique qu’elle pense à diminuer ses rachats obligataires. Est-ce bien raisonnable ?

Lorsqu’on se sert de l’argent des autres, on devient vite irresponsable. Si vous ne voulez pas que votre épargne soit gaspillée (comme vos impôts), vous avez intérêt à ne pas vous fier aux solutions collectives.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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