Alstom peut souffler. Après le véto de la Commission européenne pour son projet de fusion avec Siemens, l'industriel français a obtenu le feu vert de Bruxelles pour l'acquisition de Bombardier Transport.
Il y a un an et demi, le groupe français Alstom subissait un véto retentissant de la part des services à la concurrence de la Commission européenne. L'entreprise se voyait interdire de fusionner avec l'allemand Siemens… Un coup dur pour l'industriel et pour le gouvernement français, qui a déploré cette décision qui plaçait les entreprises européennes du rail à la merci du numéro un mondial du secteur, le chinois CRRC. Néanmoins, Alstom a rapidement rebondi en annonçant mi-juin son projet de rachat, pour 6 milliards d'euros, de la branche transport du canadien Bombardier. Une acquisition qui a cette fois reçu l'aval de la Commission européenne, avec toutefois des concessions importantes qu'Alstom va devoir apporter.
Importantes concessions d'Alstom
Plusieurs cessions sont à l'ordre du jour. À commencer par le site de Reichshoffen, en Alsace, qui emploie 780 personnes et fabrique les trains Coradia. Plusieurs acheteurs ont montré des signes d'intérêt, mais certains salariés craignent que le vendeur choisisse un repreneur qui ne soit pas en mesure de véritablement concurrencer Alstom. Le gouvernement s'est dit « particulièrement vigilant » afin de garantir l'activité et l'emploi dans l'usine. La plateforme Talent 3 de Bombardier, basée en Allemagne et en Autriche, va également être cédée, tout comme un site situé au nord de Berlin et la participation de Bombardier Transport au capital de Zefiro. Il s'agit d'une coentreprise avec Hitachi qui conçoit des trains à grande vitesse.
Carnets de commandes pleins
Au terme de l'opération qui sera finalisée au premier semestre 2021, Siemens deviendra le numéro 2 mondial du rail. Le groupe aura la responsabilité de 76.000 salariés et dégagera un chiffre d'affaires de plus de 15 milliards d'euros. Durant son dernier exercice, Alstom avait généré des ventes de 8,2 milliards d'euros, Bombardier Transport l'équivalent de 7 milliards. Les carnets de commandes sont plein d'un côté comme de l'autre : 40,9 milliards d'euros pour Alstom, 30,1 milliards pour Bombardier Transport.
