Dans un long entretien au JDD, Édouard Philippe, le Premier ministre, a fait une série d’annonces touchant à l’allocation de ressources budgétaires, notamment les suppressions de postes de fonctionnaires et la défiscalisation partielle des heures supplémentaires.
« Privilégier la rémunération de l'activité »
Première annonce d’Édouard Philippe : certaines allocations sociales ne seront plus indexées sur l’inflation. En 2019 et 2020, ce sera le cas des pensions de retraite, des allocations familiales et des aides personnalisées au logement (APL). Leur montant progressera de seulement 0,3%. Le sens de la démarche est de « privilégier la rémunération de l'activité » et d’en finir avec « l'augmentation indifférenciée des allocations ». Le RSA, la prime d'activité, l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse seront en revanche revalorisés comme avant.
Bonne nouvelle pour les salariés du public comme du privé : les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées à compter de septembre 2019. Cette mesure, dont le coût pour l’État est estimé à 2 milliards d’euros par an, devrait offrir 200 euros de pouvoir d’achat supplémentaires aux Français.
Moins de fonctionnaires et de contrats aidés
Autre annonce du Premier ministre : les suppressions de postes dans la fonction publique d’État seront certes progressives, elles n’en seront pas moins nombreuses. 4 500 postes seront supprimés en 2019, puis 10 000 en 2020, la promesse de campagne d’en supprimer 50 000 d’ici 2022 étant par ailleurs maintenue.
Enfin, la baisse drastique des contrats aidés, initiée dès l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, va se poursuivre. Seuls 200 000 nouveaux contrats sont budgétés pour 2018, alors qu’il y en a eu 320 000 en 2017 et 459 000 en 2016.