En proposant de mettre sous conditions de ressources les allocations familiales, le Parti Socialiste commet une faute très grave car il s'agit :
D'un nouveau coup porté aux familles parce qu'après les avoir matraqué fiscalement, la gauche va les étrangler financièrement. Alors que des millions de familles se serrent la ceinture pour faire face à la crise, la gauche propose de leur faire les poches plutôt que de faire des économies ! Au lieu d'avoir le courage de s'attaquer aux vrais privilèges, comme les régimes spéciaux par exemple, les socialistes s'en prennent à ceux qui donnent le plus et reçoivent le moins : les classes moyennes, les couples avec enfants qui travaillent dur.
D'un nouveau coup porté à la politique familiale parce que c'est une remise en cause du principe d'universalité des allocations familiales qui est d'abord et avant tout un principe de justice : il s'agit d'aider toutes les familles qui ont la charge d'élever des enfants mais aussi d'offrir la possibilité à chacun de fonder une famille et d'être parent. Certes, les familles ont un coût, mais leur contribution n'a pas de prix : c'est notre dynamisme démographique, le seul indicateur de croissance et de confiance qui ne soit pas encore passé dans le rouge. C'est d'autant plus absurde que la branche famille n'est déficitaire que parce que, depuis 2011, elle reverse chaque année 4,4 milliards d'euros aux caisses de retraite, ce qui permet de sauver notre régime par répartition.
D'un nouveau coup porté au pacte social français. Depuis Léon Blum, puis le général de Gaulle, la politique familiale fait l'objet d'un consensus national : la famille n'est ni de droite, ni de gauche. Il est profondément regrettable que les socialistes fassent de la famille un sujet de division à l'heure où les Français ont au contraire besoin de se rassembler.
Si cette proposition socialiste devait être examinée au Parlement, il est bien évident que le groupe UMP au Sénat s'y opposera.