L’Allemagne en dehors de la zone euro : et pourquoi pas ?

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Par Pascal de Lima Publié le 26 avril 2013 à 1h45

Quel est l'argument principal des défenseurs de cette thèse ? L'argument principal, pour les pays les plus en difficulté, est qu'ils ne seraient alors plus soumis au diktat allemand de l'ordo-libéralisme et de ses plans d'austérité.

Une fois l'euro abandonné par l'Allemagne, la monnaie unique pourrait se déprécier, ce qui stimulerait les exportations et améliorerait la compétitivité de la nouvelle zone euro. Pendant ce temps, les pays riches pourraient organiser et établir une zone monétaire commune, un nouveau système monétaire européen en dehors de la zone euro. L'Allemagne pourrait en être le premier participant.

Le problème des pays fragiles dans la zone euro est la question de leurs déficits budgétaires. Mais un autre aspect de la question complique la donne : la réduction du coût du travail se fait au détriment de la croissance. En effet, au cours de ces dernières années, l'accès facile au crédit - résultat des politiques budgétaires expansionnistes - a fait flamber ce coût. C'est pourquoi ces pays ont perdu en compétitivité et ont importé toujours plus cher.

De 2000 à 2007, l'augmentation du coût du travail a réduit la compétitivité de 10 % à 20 % en Italie et en Espagne, et leurs mesures d'austérité depuis 2008 n'ont eu qu'un effet très limité sur cette compétitivité. Que faire dans un contexte où la baisse des salaires n'est pas possible politiquement ?

Il reste en fait une solution, qui sera de plus en plus présente dans les débats : celle de la dévaluation, pour baisser le coût du travail de manière indolore à l'intérieur de la zone euro. Cette zone euro serait composée des pays fragiles.

Quel est l'intérêt de créer une zone euro des pays fragiles et de faire sortir l'Allemagne ? Imaginons tout d'abord que les pays fragiles sortent de la zone euro. Si ce sont les pays fragiles qui sortent, leurs nouvelles monnaies seraient rapidement sous-évaluées face à un euro qui se renforcerait. Dès lors, les anticipations d'une dévaluation, par les épargnants, engendreraient une fuite des capitaux depuis les banques locales vers les banques des pays membres de la zone euro.

Dans le même temps, les pays devraient rembourser une dette en euro qui serait d'autant plus forte que la monnaie nationale se dévaluerait. Le résultat final serait donc une fuite des capitaux et l'inflation des taux d'intérêt, entraînant inéluctablement un défaut en cas de sortie des pays fragiles de la zone euro.

À l'inverse, si c'était l'Allemagne qui sortait de la zone euro, le cours de l'euro chuterait, mais par rapport à la monnaie allemande et au dollar ! Les pays restés dans la zone euro pourraient dévaluer autant que nécessaire et réduiraient automatiquement leur coût du travail, sans couper dans les salaires. De plus, la valeur de leur dette externe déclinerait avec la baisse de l'euro, ce qui leur laisserait une chance d'éviter le défaut.

Le principal argument contre cette solution, serait que la perte de valeur des dettes souveraines en euro entraînerait de lourdes pertes pour les banques qui posséderaient en masse des obligations d'État. Mais ces pertes, issues du risque de marché, seraient moins importantes que celles faisant suite à des défauts brutaux en cas de sortie de la zone euro.

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Chef économiste, Economiste de l'innovation, knowledge manager des cabinets de conseil en management (20 ans). Essayiste et conférencier français spécialiste de prospective économique, mon travail, fondé sur une veille et une réflexion prospective, porte notamment sur l'exploration des innovations, sur leurs impacts en termes sociétaux, environnementaux et socio-économiques. Responsable de l'offre "FUTURA : Impacts des innovations sur les métiers de demain". Vision, Leadership, Remote of Work, Digital as Platforms...secteurs Banque Finance Assurance, PME TPE, Industrie et Sport du Futur. Après 14 années dans les milieux du conseil en management et systèmes d’information (Consultant et Knowledge manager auprès de Ernst & Young, Cap Gemini, Chef Economiste-KM auprès d'Altran - dont un an auprès d'Arthur D. Little...), je fonde Economic Cell en 2013, laboratoire d’observation des innovations et des marchés. En 2017, je deviens en parallèle Chef Economiste d'Harwell Management. En 2022, je deviens Chef économiste de CGI et Directeur de CGI Business Consulting. Intervenant en économie de l'innovation à Aivancity, Sciences po Paris, ESSEC, HEC, UP13, Telecom-Paris... et Conférenciers dans le secteur privé, DRH, Directions Métiers... J'ai publié plus de 300 tribunes économiques dans toute la presse nationale, 8 livres, 6 articles scientifiques dans des revues classées CNRS et j'interviens régulièrement dans les médias français et internationaux. Publication récente aux éditions FORBES de « Capitalisme et Technologie : les liaisons dangereuses – Vers les métiers de demain ». Livre en cours : "La fin du travail" Site personnel : www.pascal-de-lima.com

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