Le gouvernement italien a beau se réjouir des avancées faites sur le dossier du sauvetage d'Alitalia, la direction du groupe franco-néerlandais exprime toujours quelques réserves à son sujet.
Le gouvernement Letta ne cache pas sa joie après l'annonce du plan de sauvetage d'Alitalia, d'un montant de 500 millions d'euros. Et il y a de quoi, la mise sous administration judiciaire de la compagnie aérienne vient d'être évitée de peu. Dans le détail, ce plan comporte 75 millions d'euros injectés par la Poste italienne, au capital d'Alitalia, 200 millions d'euros de crédits bancaires, mais également une avance de trésorerie de 100 millions d'euros.
Un plan de sauvetage de 500 millions d'euros pour Alitalia
Une bonne nouvelle puisque les banques ont joué le jeu de l'aide, et la compagnie ne devrait pas craindre les foudres de Bruxelles sur "les aides d'Etat". Au total, ce sont près de 500 millions d'euros qui devraient être mobilisés pour sauver la compagnie italienne. Mais la participation effective d'Air France-KLM reste toujours en suspens.
Air France-KLM se donne du temps
Selon un administrateur du groupe, cité par le quotidien Les Echos, "ce n'est pas un plan définitif. Il faut encore se mettre d'accord sur une restructuration de la dette et une révision du plan industriel". Air France-KLM reste donc prudent. En effet, malgré la pression du ministre des Transports italien, Maurizio Lupi, qui insiste pour que le groupe franco-néerlandais, actionnaire à 25 % d'Alitalia, souscrive sa quote-part de 75 millions d'euros, Air France-KLM entend bien profiter du délais d'un mois prévu pour adhérer au plan, ou réduire sa participation à 11 % comme cela est prévu par les pactes de l'entreprise.
Malgré le scepticisme du leader du patronat italien, Giorgio Squinzi, le gouvernement Letta estime notamment que l'entrée de la Poste au capital d'Alitalia devrait permettre à la compagnie aérienne de négocier son intégration dans Air France-KLM sur des bases plus solides. La balle est donc dans le camp du groupe Air France.