Alitalia : Etihad prêt à prendre le contrôle, mais sans la dette

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 5 mai 2014 à 5h15

Prendre les bons côtés de quelque chose en laissant les mauvais aux autres... on a tous rêvé de faire ça un jour, dans la plupart des cas sans succès. C'est pourtant ce qui devrait arriver dans la fusion Alitalia – Etihad Airways selon les dernières indiscrétions. La compagnie italienne pourrait créer une structure de défaisance pour éliminer sa dette.

Alitalia : une dette de 800 millions d'euros

Etihad Airways, la compagnie aérienne des Emirats arabes unis est en position de force. Le rachat, de sa part, d'Alitalia, compagnie historique italienne, est vu comme la dernière chance pour le groupe. Sans accord, c'est la faillite quasiment assurée, chose que personne ne veut.

Alors pour attirer l'investisseur à tout prix, Alitalia est prête à tout. Même à ne lui donner que le meilleur d'elle-même et à garder pour elle la dette qui avoisine 800 millions d'euros et qui l'accable. Pour ce faire, rien de plus simple : une structure de défaisance serait créée.

Alitalia et « Alitalia 2 » : un plan simple qui ne convainc pas vraiment

Le principe de la structure de défaisance est plus que simple : l'actuelle compagnie Alitalia serait scindée en deux compagnies distinctes.

La première, qui continuerait de s'appeler Alitalia, s'occuperait des activités de transports. C'est dans celle-ci qu'Etihad pourrait prendre sa participation à 49% pour un montant total de 500 millions d'euros.

La seconde, baptisée temporairement « Alitalia 2 » récupèrerait la dette et les divers contentieux fiscaux. Ce serait alors une structure avec une dette de près de 1,2 milliard d'euros dans laquelle Etihad n'aurait rien. Les dettes seraient alors résorbées au fur et à mesure du retour des bénéfices de l'activité de transport.

Mais cette solution reste problématique et les banques, notamment Intesa San Paolo et UniCredit, principales créancières du groupe italien, ne sont pas encore convaincues de la faisabilité et de la viabilité du projet de double société. Ce même projet, d'ailleurs, ne convainc pas le gouvernement. Le nouveau ministre des Transport du gouvernement de Matteo Renzi, Maurizio Lupi, a été clair « Je continue de lire des informations qui ne sont pas vraies. La question d'une « bad company » (la structure de défaisance, ndlr) n'est pas acceptable et n'est pas approuvée par le gouvernement. »

Etihad prévoit plus de 2 000 licenciements

Ce qui inquiète également le gouvernement c'est le plan de restructuration prévu par Etihad pour réduire les coûts. Sur les 14 000 employés d'Alitalia, entre 2 600 et 3 000 pourraient perdre leur emploi. Une mauvaise nouvelle pour l'Italie qui traverse une forte crise économique.

Publiés le 2 mai dernier, les chiffres du chômage dans le pays font état de 12,7% de chômage avec quasiment un jeune sur deux (42,7%) qui n'arrive pas à trouver du travail.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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