Interview de Nawel Boutarouk, entrepreneuse algéro-française, investisseuse, mentor dans la deep tech et l’industrie 4.0.
Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en Informatique en Algérie, Nawel Boutarouk quitte son pays natal à l'âge de 21 ans pour faire un 3ème cycle en France spécialisé en cyber-sécurité. Elle poursuit son parcours universitaire aux États-Unis avec un MBA au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Aujourd’hui active dans le secteur du private equity, elle s’intéresse plus particulièrement aux projets à fort impact social, économique et environnemental. Elle est membre de Femmes Business Angels et co-fondatrice du Women Executive Club au MIT. Forte de son héritage entrepreneurial et politique familial, profondément attachée à ses racines africaines, elle analyse avec passion et optimisme la révolution actuelle en Algérie.
Quelle est la situation actuelle dans le pays depuis la destitution du Président Bouteflika ?
Nous assistons à une tentative de reprise en mains du pouvoir par l’Armée Nationale Populaire (ANP) après qu’elle ait destitué le Président Bouteflika le 2 avril en utilisant l’article 102 de la Constitution. Gaïd Salah, le chef d’Etat-Major de l’Armée, a précipité les événements le 4 avril en décidant de dissoudre la coordination nationale des services secrets algériens.
Mais il est dans une situation très compliquée. Jusque-là, les services de renseignement étaient sous le contrôle du clan Bouteflika et les choses ne se font pas sans résistance.
Ainsi, Gaïd Salah a accusé l’ancien directeur du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le général en retraite Mohamed Mediène dit « Toufik », d’« entraver les solutions de sortie de crise » et il ajoute « je lance à cette personne (ndlr : « Toufik ») un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre».
Cette accusation témoigne des divisions au sein de l'appareil sécuritaire. C’est une première d’assister à un tel scénario où l’usage d’un ton direct et menaçant à l’endroit d’un membre de la famille militaire est ouvertement affiché.
C’est désormais l’Armée qui contrôle le renseignement, la gendarmerie, bref toutes les forces de sécurité. Jusque-là, les services de renseignement étaient sous le contrôle du clan Bouteflika. Tout cela est terminé et l’Armée tente d’imposer ses solutions, par exemple : en mettant en scène la justice comme une pièce de théâtre dont elle seule maîtrise le casting.
Gaïd Salah semble donc être l'arbitre incontournable de la résolution de la crise. Quel crédit peut-on accorder à sa volonté de réellement changer les choses ?
Il y a un avant et après 22 février 2019. Avant le 22 février, la cartographie du pouvoir algérien était articulée autour de trois pôles, l’Armée, les services de sécurité et la Présidence. Trois entités rivales mais conscientes de la nécessité vitale pour elles de maintenir la stabilité du régime !
Depuis le 22 février, la nouvelle cartographie du pouvoir se résume désormais à un face à face entre l’Armée et le peuple, et notamment la jeunesse algérienne, plus de 22 millions de jeunes de moins de 35 ans.
Le peuple algérien est toujours en colère en raison de la non-application des articles 7 et 8 de la Constitution (souveraineté et pouvoir constituant appartiennent au peuple). Il faut rappeler que Gaid Salah s’est engagé publiquement le 30 mars et le 2 avril en faveur de l’application des articles 102 (destitution du président dans l'incapacité physique d'assurer ses fonctions) mais aussi du 7 et 8.
L'actuel Président par interim sera-t-il en capacité d'assurer la transition?
Le nouveau président par intérim, Abdelkader Bensalah, n’est qu’un fusible de plus, il a trois mois pour trouver une solution mais on ne peut pas gérer une telle transition en trois mois, cela n’a pas de sens. Par ailleurs, le peuple n’acceptera pas que le pouvoir actuel, à savoir l’Armée sélectionne le futur président comme cela a toujours été le cas. Le peuple ne veut plus de cela. Les gens n’accepteront pas que l’avenir du pays reste aux mains des représentants de l’ancien système. C’est tout ce système dans son ensemble dont ils ne veulent plus. La demande de changement de régime va au-delà du départ du clan présidentiel. Le slogan « Yetnahaw Gaa» (« Qu’ils dégagent tous ! ») vise l’ensemble du personnel politique en place. Cette exigence est désormais bien ancrée !
Vous ne pensez donc pas que l’Armée puisse garder le contrôle ?
Tout est envisageable, il ne faut pas être naïf mais rien ne semble pouvoir empêcher l’élan populaire qui a commencé le 22 février dernier. Cet élan ne fait que s’intensifier et s’organiser. Le bras de fer avec le régime en place sera intense. La transition vers une nouvelle république Algérienne démocratique ne sera ni linéaire ni rapide. Mon vœu est que l’Armée reste au service du peuple, à savoir assurer sa sécurité, ses exigences de changement profond.
Nous voyons beaucoup de femmes dans les manifestations et même certaines qui pourraient s’imposer parmi les leaders de la contestation ?
Concernant la femme algérienne, nous pouvons dire qu’elle a donné une belle claque au pouvoir. En effet, elle fait partie de ce mouvement non pas pour parler d’égalité homme femme, mais pour dire « je veux et je suis un maillon fort du changement ». Les femmes sont l’un des moteurs les plus importants du mouvement actuel, elles sont probablement les plus déterminées car elles se battent pour leur liberté et l’avenir de leurs enfants.
De toute évidence, la révolution ne peut qu’être positive pour la situation des femmes.
Oui mais elles doivent et devront continuer à se battre. Des initiatives collectives de femmes, les associations de femmes comme Femmes en Détresse, Femmes Démocrates Algériennes, Mouvement National des Femmes Rurales, Comité National des Associations s’occupant de la Famille, etc, dont les buts consistent à changer l’environnement social et culturel dans lequel elles vivent, sont des composantes essentielles du mouvement pour la libération des femmes. Ces initiatives sont révélatrices de la résistance que les femmes algériennes exercent pour affirmer leur subjectivité par rapport à la domination masculine. Elles sont aussi révélatrices de la capacité des femmes de formuler des projets d’amélioration de leur situation.
Ceci dit l'affirmation de la femme algérienne au sein de la société passe essentiellement par son autonomie financière et sociale. La femme doit prendre toute sa place dans la sphère économique et politique. Les femmes portent l'éducation et ont le souci d'un monde juste et exemplaire pour leurs enfants. Excellentes gestionnaires et travailleuses acharnées, elles portent le message d'un demain qui offre un avenir pour les générations futurs. Et pourquoi pas une femme présidente dans un avenir proche ?
Quelles sont les conséquences sur l’économie du pays ?
Avant de répondre à cette question, j’aimerais préciser les atouts majeurs de l’Algérie. Sa superficie tout d’abord, qui en fait le 10ème plus vaste pays au monde, le plus grand d’Afrique et du bassin méditerranéen.
L’Algérie dispose ensuite de richesses naturelles considérables et diversifiées, notamment en hydrocarbures, où elle occupe la 15e place mondiale en matière de réserves pétrolières (45 milliards de tonnes), la 18e en matière de production et la 12e en exportation. Ses capacités de raffinage peuvent atteindre 22 millions de tonnes/an. Concernant le gaz, l’Algérie occupe la 7e place dans le monde en matière de ressources prouvées, la 5e en production et la 3e en exportation.
L’Algérie est donc un géant énergétique. Elle est le troisième fournisseur de l’Union Européenne en gaz naturel et son quatrième fournisseur énergétique total.
Outre ces deux richesses, l’Algérie recèle dans son sous-sol d’immenses gisements de phosphate, de zinc, de fer, d’or, d’uranium, de tungstène, de kaolin, etc.
Elle dispose d’une quantité importante d’eau dans le nord ainsi que sous forme de nappes fossiles, un atout majeur notamment pour l’industrie agricole !
Une autre richesse de l’Algérie vient aussi du ciel, et pour reprendre une citation de Carlo Rubbia - Nobel d’Économie - « au Sahara, il pleut chaque année l’équivalent d’un baril de pétrole par mètre carré sous forme d’énergie solaire ».
Mais la plus grande richesse de l’Algérie est sa population de 47 millions d’habitants dont plus de 5 millions à l’étranger, suffisamment importante pour parfaitement alimenter un marché domestique. La jeunesse constitue plus de 75% de la population et l’espérance de vie est l’une des plus élevées d’Afrique (77 ans pour les femmes, 75 ans pour les hommes). Le taux de scolarisation dépasse 95% pour les moins de 16 ans et tous niveaux confondus, 15 millions de jeunes de 5 à 30 ans sont scolarisés. Enfin, l’Algérie compte plus de 3 millions de cadres et entrepreneurs dont plus de 500.000 exercent à l’étranger, principalement en France, aux États-Unis et au Canada. Ces cadres algériens évoluent de plus en plus à des niveaux stratégiques dans des multinationales, des grandes écoles et universités, des centres de recherches ou des startups. Ils seront au cœur de la nouvelle économie algérienne, notamment pour son internationalisation et sa diversification.
Tout cela pourrait en effet constituer les ingrédients d’une économie puissante mais…
Hélas, l’économie algérienne est principalement basée sur la production et la vente des hydrocarbures. Son organisation dépend de la gestion et de la distribution de la rente pétrolière et gazière : 98% des recettes d'exportation, 35% du PIB et 60% des recettes fiscales.
Cette forte dépendance aux hydrocarbures induit une croissance faible de l'économie (2,8%) volatile et non autonome. A cela se rajoute le problème de la chute du prix du pétrole depuis 2014. Pour l’Etat, c’est une catastrophe car les caisses se vident.
En plus de la crise politique s’ajoute donc une crise économique dont le régime en place est responsable. La rentre pétrolière et gazière a permis d’engranger 1000 milliards de dollars de recettes entre 2000 et 2014. Une grande partie de cette somme a été utilisée pour racheter la paix sociale, basée sur l’utilisation de subventions d’Etat, et pour alimenter un capitalisme de connivence au rythme des contrats d’infrastructures octroyés aux proches du régime.
Avez-vous une idée de la vitesse à laquelle les réserves diminuent ?
Les réserves de change fondent à grande vitesse. De 200 milliards en 2014, il ne reste que 97 milliards. A ce rythme il ne restera rien dans deux ans !
Une grave crise économique approche à grands pas. La facture des importations est passée de 12 milliards de dollars en 2010 à 68 milliards de dollars en 2014. Le déficit commercial a été couvert par les réserves de changes. Nous n’aurons pas les moyens de continuer à importer comme cela. Il faut savoir que nous importons 75% des calories consommées…. Il y a donc urgence à sortir de ce modèle de la rente et à diversifier notre économie.
Car en même temps, le pays n’a pas su développer d’autres secteurs. Le chômage fait des ravages, notamment chez les jeunes où il atteint 40% dans certaines régions contre 13 % en moyenne nationale. 300 000 jeunes diplômés quittent les bancs des universités chaque année, avec un taux d’employabilité ne dépassant guère les 30 ou 40%. Pis encore, les meilleurs et/ou les plus chanceux, partent à l’étranger afin de poursuivre leurs études dans les grands établissements internationaux et l’immense majorité s’installe définitivement dans les pays d’accueil. Et ceux qui restent viennent gonfler les chiffres du chômage qui dépassent les 20%.
C'est une des raisons parmi d'autres, notamment la revendication de plus de liberté, qui explique le soulèvement pacifique de la jeunesse algérienne.
Effectivement le pacifisme des manifestants a été l’un des éléments les plus marquants de cette révolution.
Ces marches initiées le 22 février 2019 montrent à l'envi le potentiel créatif de cette jeunesse. Elle est prête à s'investir dans l'économie de la connaissance et du numérique. Elle vient de démontrer la cassure qui existe entre elle et ses gouvernants, en particulier sur tout ce qui touche à l'utilisation des moyens numériques et aux nouvelles technologies.
Les jeunes en Algérie sont en mesure de prendre leur part dans la diversification de l'économie nationale en desserrant l'étau de la dépendance aux hydrocarbures. Il est bon de se projeter dans l’avenir et il serait important d’investir dans la technologie et la jeunesse. La situation actuelle où la jeunesse se soulève dans le calme – pour l’instant - peut être utilisée comme un levier pour négocier ce virage.
Concrètement, quels types d’initiatives pourraient être envisagées ?
La jeunesse algérienne, est bien lucide sur le fait que la crise politique, qui est l’origine de toutes les crises, ne peut être réglée que par le changement de tout le système de gouvernance, et non pas s’arrêter à un changement de personnes.
Une fois la refondation du système de gouvernance engagée, il faudra construire une économie fondée sur la connaissance et basée sur la technologie, l’innovation et l’entrepreneuriat pour créer des avantages concurrentiels sur les marchés locaux et mondiaux.
Par exemple, il serait temps de démocratiser le savoir et de libérer les initiatives à travers la création d’un écosystème entrepreneurial, avec des incubateurs, des accélérateurs, des centres d’excellences, au niveau des pôles universitaires et de quelques entreprises leaders.
Tous les ingrédients sont réunis pour accompagner les jeunes entrepreneurs car nous avons de la matière grise. Avec nos ressources naturelles, nous pourrions faire mieux que la Corée du Sud.
Concernant l’industrie, nous devons accompagner la transformation des PME et des ETI algériennes afin qu’elles puissent s’engager dans la quatrième révolution industrielle (Industrie 4.0) -robotiques, big data, réalité augmentée, les biotechnologies, etc., avec l’objectif de définir et construire de la valeur ajoutée et être compétitifs… et c’est à notre portée !
Pour les PME et ETI, il serait bon de décentraliser l’accompagnement en créant des agences d’études et d’innovation ainsi que des fonds régionaux.
En revanche il y a un besoin de financement public estimé à 20 milliards de dollars. Comme je l’expliquais préalablement, les réserves de change ont été divisées par deux en trois ans Parallèlement, le fond de régulation des recettes prévu pour faire face aux années de « vaches maigres » a été épuisé en février dernier. Les ressources publiques sont presque intégralement consacrées aux subventions des produits de première nécessité et aux dépenses de fonctionnement dans un pays où l'État et ses filiales fournissent la moitié des emplois. Nombre de chantiers sont à l'arrêt. On navigue à vue et la politique monétaire poussée par l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia était basée sur l’utilisation de la planche à billets.
Avec les risques d’inflation que cela comporte ?
Oui, tout cela dans une optique politique visant à pacifier un front social en effervescence. Malgré les avertissements d’experts, ils ont finalement imprimé plus de 6 500 milliards de dinars, provoquant ainsi une inflation sans précédent. Cette mesure est foncièrement démagogique et a été dénoncée par la Banque Centrale d’Algérie qui accuse Ahmed Ouyahia de ne pas avoir réfléchi aux conséquences sur le long terme pour l’économie algérienne.
Actuellement, nous pouvons craindre le pire pour le pays car entre ces mesures démagogiques et la révolution, il y aura nécessairement un certain nombre de conséquences néfastes sur l’économie nationale.
Comment voyez-vous évoluer les relations économiques entre l’Algérie et ses voisins ?
Les liens entre les pays du Maghreb sont forts, mais cela reste pour l’instant au service d’une économie informelle et dans un système qui entretient un chômage très élevé. Tous ceux qui sont surdiplômés essaient de partir à l’étranger. Il serait bon de réfléchir à la façon de rééquilibrer les choses et pour cela, il me semble important d’avoir une « vision Afrique du Nord », à l’instar des 4 autres régions économiques d’Afrique. L’Algérie est dans une position à la fois de verrou et de moteur.
Avec nos voisins, il faut parvenir à trouver des solutions gagnants-gagnants et construire un véritable pont entre l’Europe et l’Afrique
Pour cela, il faudra d’abord déverrouiller notre économie. Nous pouvons prendre les chiffres du nombre de produits exportés afin de comparer : Algérie : 184, Maroc : 1 120, Corée du Sud : 3 549. Et le climat des affaires est également à revoir de fond en comble. Entre les graves problèmes de corruption, de clientélisme, de bureaucratie et le fait qu’une entreprise étrangère ne puisse être que minoritaire (loi 49/51), il faudra changer de nombreuses lois afin d’attirer des investisseurs. Mais tout cela va bouger avec le changement de gouvernance qui se profile.
Pensez-vous que les relations avec le voisin marocain puissent s’améliorer ?
Les problèmes entre le Maroc et l’Algérie sont des problèmes de gouvernements.
La question du Sahara Occidental empêche la normalisation des relations algéro-marocaines. Ce conflit a rendu impossible l’exécution du programme de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), un regroupement régional né en 1989 sensé favoriser les collaborations entre les pays du Maghreb. Dans les faits, l’UMA n’a jamais fonctionné !
Avec le Maroc, nous sommes deux pays frères, avec un grand nombre de points communs : identitaires, linguistiques, culturels et géographiques, Bref, nous pourrions être une communauté de destin avec des synergies potentielles à plusieurs niveaux, économique, politique, géopolitique et géostratégique.
Un partenariat sud-sud est essentiel. En effet, de grands projets et liens restent à co-construire avec le Maroc, dans l’agriculture, l’éducation, le tourisme et l’offshoring. Le potentiel algérien au niveau touristique est gigantesque et quasiment inexploité ; les chiffres parlent d’eux-mêmes : le secteur du tourisme, 2,3 millions de touristes par an en Algérie et 10 millions au Maroc.
Il est nécessaire de créer les conditions pour que les deux pays puissent investir ensemble sur des projets mutuellement bénéfiques. Je pense notamment à la formation : nous pourrions créer des hubs de formation au tourisme par exemple, ou des formations dans le secteur agricole. Il faut inventer des collaborations ciblées.
Les sociétés civiles marocaine et algérienne et leur diaspora analysent avec attention ce qui se passe dans d’autres régions du monde où l’on constate que l’union fait la force. Nous sommes conscients de notre potentiel, si nous parvenions à nous unir, de la taille de notre marché, de nos capacités d’industrialisation, de tous les projets de hubs de formation et d’excellence de classe mondiale que nous pourrions mettre en place, dans l’e-commerce, l’e-banking, l’e-santé, etc. Le nombre d’investissements communs sur lesquels nous pourrions travailler est très important.
Alors, comment dépasser cette question du Sahara Occidental ?
La question du Sahara occidental est un vrai faux problème et pour avancer, il faudra nécessairement que le Maroc et l’Algérie posent cette question à part. Ce n’est pas notre problème, l’ONU pourra le gérer, nous n’avons pas à nous initier.
Et avec les autres partenaires internationaux ?
Avec l’Europe, il faudra également faire évoluer la relation et ne plus dépendre exclusivement de l’exploitation de gaz et de pétrole qui implicitement maintient le pays dans une situation d’ex-pays colonisé. Nous devons repartir sur un pied d’égalité, poser les bases d’une relation enrichissante pour les deux parties, faite à la fois d’échanges de compétences, de savoir-faire et d’investissements communs sur des projets permettant l’émergence des secteurs de l’économie sous-exploités jusque-là, comme par exemple les énergies renouvelables
Les Chinois sont également très présents en Algérie. Ils bénéficient de programmes de constructions de logements, d’autoroutes. Cela concerne en général des projets d’infrastructures. Les Turcs sont aussi présents dans l’industrie manufacturière et dans une moindre mesure, les Coréens du sud, les Indiens et quelques pays de l’Europe de l’Est.
Un mot de conclusion ?
Je suis optimiste pour l'avenir de l’Algérie car le mur de la peur et de la résignation est définitivement tombé. C’est juste une question de temps.
L’Algérie a vécu des épreuves plus dures que celle d’aujourd’hui et elle s’en est toujours sortie par le haut. Aujourd’hui, son « atout maître » c’est sa jeunesse qui, en quelques semaines, a forcé l’admiration de la planète entière ! C’est sa principale richesse. Conjuguée aux autres richesses et potentialités économiques, elle saura mettre le pays sur l’orbite de la modernité et de la prospérité.
Le mot de la fin peut revenir à Mme Djamila Bouhired, icône de la révolution algérienne, qui a lancé un appel à la jeunesse algérienne dès le 13 Mars 2019 à rester mobilisée et surtout à veiller à ne pas être dupe vis-à-vis du pouvoir en place: "ne les laissez pas voler votre victoire !".