Pour manger plus sainement, il est conseillé de bien lire les étiquettes et d’acheter des produits estampillés bio ou avec un label. Problème, selon l’ONG Foodwatch, certains fabricants font du trafic d’aliments et le consommateur ne mange pas ce qu’il pense manger. Thon avarié, miel sans abeilles, huile d’olive sans olive, piquette transformée en Pomerol… Une enquête qui donne la nausée.
Thon avarié, huile d’olive sans olive, miel sans abeilles
Manger du Tricatel comme dans L’Aile ou la cuisse ça ne vous dit rien et vous préférez éviter la malbouffe en achetant des produits de qualité ? Et bien figurez-vous que ce n’est pas forcément mieux. Selon une enquête de l’ONG Foodwatch, dont le détail des résultats se trouve dans le livre Manger du faux pour de vrai, les fraudes alimentaires sont très nombreuses.
« En France, une épice sur deux est frauduleuse. 43% des miels chez nous présentent des défauts de composition, de qualité, sont faussement étiquetés français ; certains n’ont jamais vu l’ombre d’une ruche tant ils sont adultérés chimiquement. Des vins du Languedoc sont frauduleusement rebaptisés Pomerol, Margaux ou Saint-Julien. Un produit bio sur douze contrôlé en France n’est pas aussi bio qu’il le prétend » lit-on dans un communiqué. Pire, on peut aussi trouver de l’huile d’olive sans olive, du poulet label rouge qui n’est pas fermier, du thon avarié et même de la viande de cheval bourrée d’antibiotiques.
Le trafic d’aliment, « une aubaine pour blanchir de l’argent ».
Cette enquête donne la nausée et dénonce le manque de transparence des sociétés qui ont été prises en défaut. Pourtant, elles ne risquent pas de se faire pincer d’autant plus « qu'avec l'épidémie du Covid-19, cela ne s'arrange pas, les autorités de contrôle étant focalisées sur d'autres priorités en lien avec la crise sanitaire ». Particulièrement rentable, ce trafic d’aliment serait, selon Foodwatch, « une aubaine pour blanchir de l’argent ».
Foodwatch estime que « ce manque de transparence sur les fraudes alimentaires est délétère et épinglé par de nombreux experts, y compris la Cour des comptes, et même la Cour de justice de l’Union européenne. Car cette opacité alimente un climat d’impunité qui encourage les fraudeurs autant qu’elle alimente la défiance des consommateurs ». C’est pourquoi l’ONG réclame plus de contrôles, des sanctions dissuasives, et plus de transparence de la part des fabricants. Elle a aussi lancé une pétition en ligne ainsi qu’une campagne de communication afin de tirer la sonnette d’alarme.