Le plus grand musée du monde est menacé de démantèlement, ses réserves seront bientôt expédiées à Liévin, à 200 km de Paris, et ce n’est pas un poisson d’avril !
Le point de départ de cette histoire est la nécessité pour le musée du Louvre de mettre ses réserves à l’abri en cas de crue majeure de la Seine. Actuellement situées dans les sous-sols du palais, des milliers de tableaux, de sculptures, et d’objets d’art doivent trouver un lieu plus sécurisé. Personne ne conteste cette mesure, bien entendu, mais le lieu choisi pour entreposer ces réserves est Liévin, à 200 km de Paris, près de Lens ou le musée possède une antenne !
Une décision aberrante pour le musée du Louvre
Une décision totalement aberrante. Il s’agit d’un bâtiment non accessible au public, il n’apporte donc rien au niveau local en termes d’accès à la culture, contrairement au Louvre Lens. D’autre part, le déplacement des œuvres, souvent fragiles, sera d’autant plus risqué, et coûteux. Mais surtout, séparer par une telle distance un musée de ses réserves revient à le démanteler : les conservateurs, les chercheurs, les restaurateurs, qui viennent du monde entier, devront faire la navette entre les lieux d’exposition et les réserves, cela n’a aucun sens.
Louvre : une pétition mise en ligne
Un tel déménagement serait "une catastrophe majeure pour l’avenir du musée" selon Didier Rykner, responsable de La Tribune de l’Art. L’immense majorité de la communauté scientifique internationale est scandalisée par ce projet et une pétition a été mise en ligne. "Si une institution mondialement renommée comme le Louvre veut se séparer de ses collections non exposées, nous sommes confrontés à la fin même de l’idée de musée" affirme fort justement un responsable du Deutsches Archäologisches Institut du Caire.
Le jeu politique prend le pas sur l'avenir du musée
Les conservateurs du Louvre s’opposent également fermement à ce projet de Liévin, mais le directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, reste aux abonnés absents, il est vrai qu’il est nommé par le pouvoir… On apprend par ailleurs qu’Elvire Percheron, la fille de Daniel Percheron, président de la région Nord-Pas-de-Calais, a été nommée, le 31 mars, administratrice générale adjointe du Louvre-Lens chargée de la communication. On a l’impression que la tambouille politique prend le pas sur l’intérêt général, et l’avenir du plus grand musée du monde.
Un peu de bon sens ne ferait pas de mal pour enterrer ce projet stupide, d’autant qu’il existe évidemment d’autres solutions, à Paris en en proche banlieue. Il est temps de se mobiliser pour défendre le Musée du Louvre.