C’est le retour des subprime... des sanctions commerciales... et des valeurs à la mode mais sans espoir de succès : les indices d’un krach prochain se multiplient.
De plus en plus, on se croirait revenu en 2008… ou 2000… voire en 1929. Le marché des prêts à effet de levier de 2019, premièrement, ressemble beaucoup au marché des prêts immobiliers de 2008, avec 1 000 Mds$ de dettes et de titres conditionnés en “tranches”, assorties d’actifs mystères, le tout mélangé comme un saucisson de mauvais aloi.
Selon The Age :
“L’épicentre de la dernière crise financière provenait de l’implosion des junk bonds – les paquets de prêts subprime titrisés et rebaptisés CDO, collateralized debt obligations.
S’il devait y avoir une nouvelle crise, il ne serait pas surprenant qu’elle commence à nouveau avec un effondrement des junk bonds – cette fois-ci, des paquets de prêts subprime titrisés et rebaptisés collateralized loan obligations, ou CLO”.
Quelle est l’ampleur du risque ? Dan Denning nous en parle dans sa dernière chronique :
“Les CLO sont les nouveaux CDO : des paniers de prêts d’entreprise risqués qui ont été rassemblés pour ‘désagréger’ le risque. Cela a généré au moins 1 000 Mds$ de bombes à retardement déjà enclenchées.
Cette fois-ci, les CLO sont enterrés dans les bilans des fonds de pension, des compagnies d’assurances et des banques qui doivent encore s’en débarrasser auprès d’investisseurs sans méfiance. Si notre analyse est la bonne, ils sont prêts à déborder des égouts de Wall Street pour envahir l’économie réelle”.
Le retour des années 30
Deuxièmement, les sanctions commerciales des années 30 appliquées par messieurs Smoot et Hawley sont de retour. Le Wall Street Journal nous parle des prochaines restrictions de M. Trump sur les voitures “étrangères” :
“L’argument de M. Trump, fourni par le département du Commerce, est que ‘le retard de dépenses de R&D de la part des producteurs d’origine américaine affaiblit l’innovation et, par conséquent, menace de nuire à notre sécurité nationale’. Ainsi, ‘les conditions concurrentielles au niveau national doivent être améliorées en réduisant les importations’.”
Peu importe que Toyota, Honda, Volkswagen, Mercedes-Benz, Mazda, BMW, Subaru, Nissan, Kia et Hyundai fabriquent ou assemblent tous des voitures et des pièces aux Etats-Unis. Ces près de 500 usines sont situées dans de multiples Etats américains et emploient directement 130 000 Américains. Volvo a une usine en Caroline du Sud qui en emploierait 4 000 à elle seule.
Selon la logique de cette proclamation, les seuls constructeurs automobiles qui comptent pour la sécurité US sont Ford, GM, Tesla – et peut-être même pas Fiat Chrysler, vu que les Italiens y ont une importante participation.
Il n’y a aucune tentative de comprendre pourquoi la recherche et le développement (R&D) ont pris du retard. On ne prétexte pas même d'”uniformiser les règles du jeu”, ni d’appliquer une tactique de négociation pour “obtenir un meilleur deal“.
Rien que du pur protectionnisme idiot.
Quelques Américains gagnent. Tous les autres paient des prix plus élevés pour des automobiles de moins bonne qualité.
Et sans le souffle brûlant de leurs rivaux sur la nuque, les constructeurs américains peuvent réduire plus encore leurs dépenses en R&D, condamnant ainsi le secteur entier à ne plus jamais être compétitif sur les marchés internationaux.
Gagnant-perdant jusqu’au bout.
Licornes et adversaires chinois
Troisièmement, les Etats-Unis sont tombés à bras raccourcis sur le Chinois Huawei, fabricant de téléphones et autres équipements high tech. Les entreprises technologiques US ne pourront rien vendre à Huawei sans l’aval des autorités américaines.
Selon ces dernières, les Chinois sont des “adversaires”. Elles affirment qu’elles ne veulent pas voir les précieuses technologies américaines atterrir entre les mains des Chinois. Elles disent que les Chinois espionneront les Américains grâce aux réseaux en ligne.
Evidemment, les étrangers apprennent désormais à ne pas faire confiance aux fournisseurs américains… et font appel à d’autres pour leurs besoins essentiels. Gagnant-perdant à nouveau… avec peu de chances que les Etats-Unis soient gagnants.
Enfin, les technos sans avenir sont elles aussi de retour. Aujourd’hui, on les appelle des “licornes” et, d’Uber à Lyft en passant par Beyond Meat, elles détruisent le capital – par milliards de dollars – exactement comme les dot.com en 1999.
Une chose après l’autre… des ventes qui déclinent… un PIB qui ralentit… des mises en chantiers qui se raréfient…
Les haillons de notre drapeau d’Alerte au Krach – que nous avons hissé il y a un mois environ – flottent-ils encore au vent ?
Et comment.
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