Boeing peut sabrer le champagne. L'avionneur américain a obtenu gain de cause auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un dossier brûlant l'opposant à Airbus. Enjeu : plusieurs milliards de dollars.
L'OMC devait décider si des aides fiscales attribuées par l'État de Washington à Boeing étaient conformes aux règles du commerce international. En novembre dernier, un tribunal d'arbitrage donnait raison à Airbus et à l'Union européenne. Le panel avait alors donné 90 jours au groupe américain et à son soutien public pour se mettre en conformité avec l'OMC. Mais les deux parties — UE et États-Unis — ont fait appel de cette décision. Et le jugement final n'est pas en faveur de l'avionneur européen.
Des milliards d'aides fiscales
Non, les 8,7 milliards de dollars accordés par l'État de Washington pour la production du long-courrier 777X ne représentaient pas une aide publique déguisée. La décision ne pouvant plus faire l'objet d'un appel, c'est donc une victoire pour les États-Unis et pour Boeing. « La décision de l'organe d'appel constitue une défaite retentissante contre les efforts déployés par l'Union européenne pour justifier les subventions illégales versées à Airbus », se réjouit ainsi le constructeur américain.
La guerre des longs-courriers
L'enjeu était de taille puisque le 777X est le concurrent désigné de l'A350. L'Union européenne et les États-Unis sont en conflit commercial ouvert depuis plus de dix ans sur le dossier épineux des aides fiscales accordées aux deux entreprises. Mais la partie n'est pas terminée : l'UE avait déposé une plainte devant l'OMC en 2014 sur cette affaire des incitations pour le 777X. Mais le gendarme du commerce n'a donné son avis que sur une des sept mesures fiscales contestées par Airbus.