Avec l'A400M, Airbus avait entre les mains un projet d'avion de transport militaire parfaitement adapté aux besoins des armées de plusieurs pays dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Turquie. Mais les innombrables avanies et les retards dans les livraisons ont fait gonfler le budget au delà du raisonnable.
En 2001, le budget du projet A400M se montait à 20 milliards d'euros. Airbus pensait que le développement de l'avion militaire coûterait sensiblement la même chose qu'un avion civil… Or, ce n'est pas du tout le cas. Après avoir engrangé 180 commandes auprès de sept pays membres de l'OTAN, le constructeur s'est rapidement rendu compte que les cahiers des charges étaient différents d'un client à un autre, et que cela allait impliquer des coûts supplémentaires en termes de développement.
Un moteur qui pose problème
C'est actuellement le moteur qui pose problème. Celui-ci doit voler presque aussi vite qu'un avion civil, tout en ralentissant suffisamment pour pouvoir ravitailler un hélicoptère en vol. Un casse-tête pour les motoristes partenaires, ce qui a provoqué là encore du retard. Et encore, la fiabilité des A400M livrés au compte-goutte reste toute relative. Sans compter les rivalités internes, qui ont empoisonné la conception et la production de l'appareil. En 2015, le crash d'un A400M à Séville a poussé Airbus à revoir l'organisation de la branche Avions militaires.
Le budget enfle
Aujourd'hui, Airbus appelle ses clients à l'aide et veut organiser une réunion avec les sept pays membres de l'OTAN qui ont commandé l'avion. Le budget de l'A400M atteint les 27 milliards d'euros et l'entreprise a provisionné 2,2 milliards d'euros pour faire face aux dépassements de coûts et aux pénalités de retard. Les gouvernements accepteront-ils de faire un geste alors qu'ils avaient déjà accordé un premier coup de pouce en 2010 ?