Le gouvernement commence à prendre des mesures sérieuses contre AirBnb : recensement des appartements en location à Paris, renforcement des contrôles, augmentation des amendes... l'administration ne laisse rien au hasard. Forcément, le géant américain de la location entre particuliers s'inquiète : il ne faudrait pas que la situation dégénère et qu'il soit quasiment interdit, comme c'est déjà le cas à Berlin. Il a donc décidé de faire un effort... mais pas tout de suite.
La taxe de séjour au centre du conflit avec les hôteliers
La taxe de séjour, que les hôtels et auberges de France collectent depuis son instauration, est au centre du conflit qui les oppose à AirBnb et les autres sites de location entre particuliers. Les sites, en effet, ne la collectent pas et se contentent de dire aux bailleurs qu'ils doivent la reverser... sauf AirBnb qui la collecte dans deux villes : Paris et Chamonix.
Pour protester contre cette inégalité, les hôteliers ont décidé de prendre en otage la taxe de séjour dans les villes hôte de l'Euro 2016 pour faire bouger le gouvernement et lui dire d'obliger les sites à la collecter également. Cette prise en otage va conduire à la retenue de plusieurs millions d'euros qui devraient entrer dans la poche des communes.
Mais AirBnb prend les devants et annonce des mesures... mais après l'Euro 2016.
Nicolas Ferrary, directeur d'AirBnb en France, a annoncé que le groupe va élargir son champ de collecte. Mais pas question de perturber les locataires venus assister à l'Euro 2016 ni ceux qui prennent des vacances en juillet : la collecte va être mise en place le 1er août 2016. Pour l'Euro 2016, les communes devront faire avec et espérer dans la bonne conscience des bailleurs. A partir de cette date, donc, les villes où AirBnb collectera la taxe de séjour seront au nombre d e20... et ce seront les principales puisque le site annonce qu'elles représentent 50 % des touristes louant via Airbnb en France.
AirBnb n'en reste toutefois pas là : le groupe veut encore élargir progressivement la collecte à l'ensemble des communes (17 000) où il est présent... mais d'ici 2017 soit trois ans après l'adoption du texte de loi autorisant les sites de location entre particuliers à le faire.
Concernant les autres sites du secteur, pour l'instant, rien n'a encore été annoncé...