Airbnb vient de soumettre à la SEC, le régulateur américain des marchés financiers, son dossier pour son introduction en Bourse. La société entend y lever jusqu’à un milliard de dollars.
2020, une année noire pour Airbnb
Un IPO pour rester à flot ? Dans l’histoire des marchés financiers, une introduction en Bourse avait toujours été la suite logique du succès de la société en question et de perspectives prometteuses de celle-ci. Mais tel n’est visiblement pas le cas d’Airbnb, qui compte se lancer fin 2020 ou début 2021. Alors que le secteur du tourisme traverse une période sombre (jamais depuis l’après-11 septembre 2020 le nombre de séjours ne s’était autant contracté) et qu’il est clair qu’il mettra des années avant de revenir à la normale, Brian Chesky, le patron d’Airbnb, a pris la décision de ne pas différer cet IPO.
Sur le plan financier, Airbnb va mal en effet. Si en 2019, la société avait pu générer 4,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en hausse de 31,6% sur un an, sur les neuf premiers mois de 2020, le chiffre d’affaires n’a été que de 2,5 milliards, soit une baisse de 31,9%. Pour faire des économies, Airbnb a réduit ses effectifs de 25%, a limité les rémunérations des cadres supérieurs et a diminué ses dépenses marketing de 54%. En avril 2020, Airbnb a en plus souscrit 2 millions de dollars de dette auprès des fonds Silver Lake et Sixth Street Partners et ce, à un taux d’intérêt élevé.
Airbnb a besoin de cash
Airbnb a donc clairement besoin de fonds de roulement et compte en lever auprès d’investisseurs. Dans la documentation soumise à la SEC, on peut lire : « nous comptons utiliser les montants levés aux fins générales de l’entreprise, notamment pour les fonds de roulement, les dépenses opérationnelles et les dépenses en capital ».
Mais, même s’il est irréaliste d’espérer un retour rapide du tourisme au niveau d’avant l’épidémie (vacciner une partie considérable de la population mondiale contre le Covid-19 est une tâche gigantesque qui prendra des années), Airbnb pourrait bien commencer à rebondir avant. L’épidémie n’a pas simplement agi sur le volume de réservations, elle a aussi modifié nos habitudes en termes de réservations de meublés de tourisme en amplifiant la mode des « staycations », ces escapades pas loin de chez soi, pour changer d’air et passer quelques jours dans un environnement différent. Si avant l’épidémie Airbnb était beaucoup utilisé pour des séjours à l’étranger (48% des réservations), aujourd’hui 80% des réservations correspondent à des séjours au sein d’un même pays.