Air France peut compter sur le soutien indéfectible de l'État français. Bruno Le Maire a de nouveau affirmé que le gouvernement ferait tout pour sauver la compagnie aérienne, y compris lui octroyer davantage d'aides.
Air France a obtenu 7 milliards d'aides au printemps, sous la forme de prêts garantis. Une aide bienvenue alors que le trafic aérien était paralysé en raison des mesures mises en place contre le coronavirus, mais qui ne suffira sans doute pas. Au mois d'avril, Benjamin Smith le patron du groupe estimait que le retour à la normale de l'activité dans le transport aérien nécessiterait deux ans. En attendant, Air France doit prendre son mal en patience et espérer que l'État sera là pour soutenir l'entreprise. Qu'il se rassure, ce sera le cas : « Nous continuerons à soutenir notre compagnie aérienne nationale si besoin est », a expliqué Bruno Le Maire chez BFMTV. Le ministre de l'Économie estime en effet que « c'est une question de souveraineté nationale d'avoir notre propre compagnie aérienne nationale, et puis derrière il y a des dizaines de milliers d'emplois concernés ».
Un soutien quoi qu'il en coûte
Des aides financières supplémentaires pourraient donc être octroyées à la compagnie aérienne, mais en revanche il n'est pas question de renationalisation : « On n'en est pas là, je ne pense pas que ce soit forcément l'option la meilleure pour le groupe ». Air France bénéficie donc du soutien total de l'État français, sans contreparties trop contraignantes. Le groupe doit faire un effort sur les émissions de CO2, et plus significatif, l'entreprise doit supprimer les lignes intérieures « dès lors qu'il existe une alternative par le train à moins de 2h30 ». Bruno Le Maire a pris l'exemple du TGV qui met Paris à deux heures de Bordeaux : une ligne ferroviaire qui a coûté beaucoup d'argent public. Il est impossible de garder une ligne intérieure aérienne Paris-Bordeaux dans le même temps, assure-t-il.
Lignes intérieures supprimées
Mettre en concurrence le train et l'avion sur ces distances, « ce n'est pas bon pour l'environnement, ce n'est pas bon pour les finances publiques ». Le locataire de Bercy a également rassuré la direction d'Air France, inquiète de voir monter des projets de taxations supplémentaires pour le transport aérien. Bruno Le Maire s'y dit opposé, alors que le secteur « est en train de s'effondrer ». Pour lui, « ce n'est pas très rentable pour les comptes publics parce que ça ne rapporte pas grand chose et ensuite, c'est mettre un peu plus la tête sous l'eau le secteur ».