Après la nationalité du nouveau directeur général, c'est désormais sa rémunération qui fait polémique : Benjamin Smith, qui sera à la tête d'Air France-KLM d'ici le 30 septembre, n'aura pas la partie facile.
Si les syndicats de la compagnie aérienne — en premier lieu le SNPL, le principal syndicat des pilotes — n'ont pas fait recette en dénonçant la nationalité canadienne du directeur général d'Air France-KLM, ils ont touché une corde sensible en s'interrogeant sur le niveau de rémunération de Benjamin Smith. Ce dernier est en effet susceptible de toucher jusqu'à 4,25 millions d'euros, alors que l'entreprise est enlisée dans un conflit social touchant aux augmentations de salaires des pilotes et des personnels. Mais ce salaire est-il aussi indécent que certains hommes politiques le dénoncent ? Rien n'est moins sûr.
Profil international
Car pour attirer le profil international que recherchait Air France-KLM, le conseil d'administration a dû faire un gros effort sur la rémunération. Jean-Marc Janaillac, l'ex-PDG parti en mai suite à une consultation ratée, touchait en effet 1,2 million d'euros par an. Un salaire sans commune mesure avec ce qui se pratique dans le secteur aérien : Carsten Spohr, le PDG de Lufthansa, touche 4,2 millions d'euros. Willie Walsh, son homologue du groupe IAG (British Airways, Iberia…) obtient lui 4,6 millions… Si la compagnie aérienne franco-néerlandaise souhaitait attirer la perle rare, il fallait relever le niveau de rémunération.
Objectifs de performance
Ainsi, en plus d'un fixe à 900 000 euros, Benjamin Smith peut prétendre à une part variable comprise entre 1,1 et 1,3 millions d'euros ; puis, à partir de 2021, jusqu'à 4,2 millions par an (dont 2 millions en actions), qu'il pourra faire valoir s'il atteint des objectifs de performance. C'est certainement beaucoup d'argent, et le directeur général de l'entreprise devra mériter cet argent. Mais ce salaire correspond à ce qui se pratique dans le secteur aérien.